Du 4 au 15 décembre 2023, quatorze stagiaires provenant des Centres régionaux de sécurité maritime de l'Afrique de l'ouest (Cresmao), de l'Afrique du centre (Cresmac), du Centre interrégional de coordination (Cic), des Centres zonaux (Cmmc des zones D, E, F et G), des Centres nationaux du Cabo-Verde, de Sierra Leone, du Liberia, du Bénin, du Cameroun, de l'Angola et du Gabon, et de l'Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) ont été outillés, au cours d'un séminaire, à l'utilisation de la plateforme Yaris.
Organisé à l'intention des personnels de l'architecture de Yaoundé et des responsables nationaux, ce stage s'inscrit dans le cadre du projet Gogin 2 piloté par Expertise France, financé par l'Union européenne et organisé avec l'appui logistique de l'Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) basé à Abidjan.
Expliquant l'importance de ce système, François Marty, formateur Yaris, a indiqué que c'est un outil de partage de l'information et d'aide à la décision. « Il a été conçu pour répondre aux exigences du Code de conduite de Yaoundé, demandant aux instances politiques régionales de renforcer les activités visant à la coopération, la coordination, la mutualisation et l'interopérabilité des moyens entre les États membres, en établissant un mécanisme commun dédié au partage de l'information maritime et la coordination des opérations », a-t-il clarifié.
Faisant échos aux propos de l'expert français, le colonel Josée Nicole Aké, directrice générale de l'Ismi, a dressé un sombre tableau de la situation dans le golfe de Guinée.
« Le golfe de Guinée reste encore malheureusement l'épicentre de la criminalité maritime mondiale. En effet, il ne se passe pas de jours, sans qu'un navire ne soit attaqué par des pirates pour sa cargaison ou son équipage, quoique le taux de piraterie maritime ait considérablement baissé ces deux dernières années ; sans que les ressources halieutiques soient pêchées en toute illégalité, sans que les trafiquants de drogue essaient de faire passer leurs marchandises par les frontières terrestres, maritimes ou aériennes, sans que des passagers clandestins accèdent à bord des navires en escale ou tentent de franchir les mers vers les destinations étrangères, sans qu'un acte de terrorisme ne soit posé », a déploré l'officier.
Pour qui l'efficacité d'une stratégie globale de sécurisation repose bien évidemment sur les moyens opérationnels et l'adoption d'un cadre juridique adéquat, mais également sur la capacité des différents acteurs à collecter, analyser et diffuser l'information afin de cibler les risques, définir des stratégies de lutte et orienter les interventions.
« L'outil Yaris est celui adopté par l'architecture de Yaoundé afin d'assurer cette mission de partage de l'information. D'où l'importance de cette formation à l'utilisation de cet outil », a-t-elle indiqué.
C'est pourquoi elle a engagé les participants à en tirer le meilleur profit. « Chers participants, l'avenir et notamment le succès de la plateforme Yaris dépend de vous, de votre capacité à exploiter efficacement ledit système et en faire un instrument pertinent de lutte contre la criminalité maritime. Les experts Yaris, c'est vous et nul autre. Je voudrais donc compter sur votre engagement à démultiplier et perpétuer les acquis de cet outil », a-t-elle conclu.
Elle n'a pas manqué de remercier les partenaires techniques et financiers du projet, au nom du général Karim Coulibaly, directeur général de l'Académie régionale des sciences et techniques de la mer (Arstm).