La juge Ratna Seetohul-Toolsee, siégeant à la Cour suprême, après avoir examiné attentivement les éléments présentés par les parties impliquées dans une affaire de divorce, a prononcé un décret provisoire de divorce contre l'époux, un prêtre d'origine indienne. Cette décision repose sur la conviction selon laquelle le mariage a été irrémédiablement rompu en raison de la seule «faute» de l'époux.
La pétitionnaire, citoyenne mauricienne, a été mariée à ce citoyen indien pratiquant en tant que prêtre. Ils ont contracté un mariage civil le 26 octobre 2015 selon le système légal de la communauté de biens, sans enfant issu de ce mariage. La pétitionnaire affirme que le mariage civil s'est déroulé sans que sa mère en ait connaissance et que des membres de sa famille ont désapprouvé le mariage après en avoir été informés.
La pétitionnaire affirme avoir découvert les habitudes de consommation d'alcool et de tabac du répondant après le mariage, ainsi que sa pression insistante d'avoir un enfant. Ce dernier aurait espionné la pétitionnaire lorsqu'elle a obtenu un emploi localement, développant un complexe d'infériorité lorsqu'elle a rejoint le Fonds monétaire international. Elle soutient s'être sentie piégée dans ce mariage et mentionne une tentative de suicide de son mari lorsqu'une séparation a été évoquée. Ce dernier craignait que son statut de prêtre ne soit terni si sa femme le quittait. Il aurait refusé de suivre des séances de conseil, et aurait verbalement abusé et harcelé la pétitionnaire.
Lors du procès, le mari a nié toutes les allégations portées contre lui, mettant en avant sa profession de prêtre et ses prétendues hautes valeurs morales. Il a catégoriquement refusé de suivre des séances de conseil pour le mariage, arguant que de telles démarches sont incompatibles avec son statut spirituel. Il affirme n'avoir jamais maltraité sexuellement la pétitionnaire et nie les accusations d'arguments sur la conception d'un enfant.
La juge a pris note des contradictions dans les dépositions de l'époux, mettant en doute sa version. La juge Ratna Seetohul-Toolsee a trouvé que la pétitionnaire a cherché de l'aide professionnelle pour sauver le mariage, ce qui démontre son engagement, et a rejeté l'excuse selon laquelle le statut de prêtre de son mari l'a empêché de suivre des séances de conseil. «L'époux a choisi de rester passif dans son rôle de conjoint, préférant se retrancher derrière sa position spirituelle plutôt que de s'investir activement dans la préservation du mariage. La demande de divorce est justifiée et le comportement du répondant a contribué de manière significative à la rupture irrémédiable du mariage», a conclu la juge.