Au Mali, accusé la semaine passée par les autorités de « trahison » et d'être « hostile à la transition » l'influent imam, Mahmoud Dicko s'est exprimé pour la première fois sur cette affaire qui a d'ailleurs provoqué de nouvelles tensions entre Alger et Bamako. Et c'est donc dans une vidéo, diffusée sur les réseaux, qu'il dément toutes les accusations de la junte et s'interroge sur l'avenir du Mali.
Assis sur un lit dans une chambre d'hôpital, le guide religieux se présente face caméra, prie puis déclare « Il est temps de révéler certaines vérités. » La vidéo dure 13 minutes, Mahmoud Dicko raconte les coulisses de son déplacement à Alger et affirme que lui, les groupes rebelles et les autorités de transition maliennes étaient conviés par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, mais qu'elles ne sont jamais venues.
Ce que j'ai compris à mon arrivée en Algérie, c'est que les représentants de Bamako devaient aussi venir. Mais ils ont appris que j'étais invité et que je venais. Ils ont donc annulé leur déplacement et m'ont ensuite tendu un piège. À mon arrivée, ils ont annoncé qu'un imam du pays était actuellement en Algérie et qu'il s'entretenait avec les rebelles et leur distribuait de l'argent.
L'imam déclare : « ceux qui parlent en leur nom ont annoncé qu'un imam du pays est actuellement en Algérie, qu'il s'entretient avec les rebelles, qu'il leur distribue de l'argent. » Mahmoud Dicko explique le président algérien a souhaité sa venue pour évoquer le nord du Mali et notamment Kidal « rien ne peut toucher le Mali sans que les retombées ne se fassent sentir sur l'Algérie » lui aurait déclaré le chef de l'État algérien.
Sur le Mali, l'imam Dicko assure que le président Goita a refusé de le recevoir à son retour de la Mecque, puis il s'interroge : « allons-nous rester dans une transition qui ne finira jamais ? Qui souhaite que nous demeurions dans cette transition sans trajectoire » ? Avant de conclure « Dieu sait que je ne trahirai jamais mon pays, car tout ce que je possède lui est redevable. »