En proie à des violences de toutes sortes, le Nigeria n'en finit pas avec ses spasmes sociaux. Tant et si bien que l'Etat n'arrive pas à y apporter une solution durable.
En conséquence, les populations continuent de souffrir le martyre. Pour preuve, le week-end dernier, les populations de l'Etat du Plateau dans le Centre du pays, ont subi le courroux des bandes armées venues d'on ne sait où.
En effet, plus de 160 personnes ont péri dans une série d'attaques perpétrées contre une vingtaine de villages sans compter les blessés qui se comptent aussi par centaines.
Il s'agit sans doute d'une fin d'année ensanglantée pour la première puissance démographique africaine. Investi le 29 mai dernier comme président de la République fédérale du Nigéria, Bola Ahmed Tinubu est vraiment à la peine ; lui qui avait battu campagne sur la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, se trouve confronté à des massacres continus de ses compatriotes depuis son accession au pouvoir.
Il urge qu'il change son fusil d'épaule pour prendre à bras le corps le problème de l'insécurité qui gangrène le Nigéria. En fait, on le sait, l'insécurité est très souvent nourrie par la mal gouvernance et l'injustice.
Et on ose espérer que Bola Ahmed Tinubu saura rompre avec cette fâcheuse tradition en s'érigeant en véritable protecteur des populations qui n'en demandent pas plus.
La nécessité d'ouvrir une enquête pour situer les responsabilités
Pour y arriver, il doit s'investir à assainir son administration, particulièrement son armée dont des responsables sont constamment accusés d'être de connivence avec les bandes armées.
C'est, du reste, pourquoi, après cette énième attaque sanglante, Amnesty Internationale n'a pas manqué d'interpeler les autorités nigérianes quant à leur incapacité de mettre un terme aux fréquentes incursions meurtrières des groupes armés dans le pays. D'où la nécessité d'ouvrir une enquête pour situer les responsabilités.
Car, aussi bien les auteurs de cette barbarie que leurs complices, doivent subir le châtiment de la loi sans complaisance. Toutefois, la promptitude des autorités à prendre en charge les blessés, est déjà à saluer.
En effet, selon le président du conseil du gouvernement de Bokkos, Monday Kassah, plus de 300 blessés ont été transférés dans les hôpitaux de Bokkos, de Jos et de Barkin Lady. Mais, l'idéal serait de faire en sorte qu'il n'y ait plus jamais pareille boucherie humaine.