Ile Maurice: Gérard Louis - «Un manque à gagner de Rs 60 millions impacte la répartition des redevances des artistes»

27 Décembre 2023

Les membres du conseil de la Société des droits d'auteur, ex-Mauritius Society of Authors (MASA), ont tenu une conférence de presse à l'hôtel Saint Georges, à Port-Louis, hier mardi 26 décembre, dirigée par Gérard Louis, président du conseil. Plusieurs sujets étaient abordés, notamment la répartition des redevances annuelles aux artistes. Certains artistes se sont récemment plaints d'une distribution jugée maigre, expliquant avoir perçu des montants bien plus élevés par le passé.

«Les artistes doivent comprendre une chose : les fonds utilisés pour la distribution concernent les années 2020 à 2021. Comme nous le savons tous, cette période a été impactée par le Covid. Nous avons enregistré un manque à gagner, notamment en raison de l'inactivité des hôtels. Cette année, nous avons effectué des paiements pour la période de 2020 à 2022, avec un manque à gagner de Rs 60 millions. Nous avons donc effectué une distribution en tenant compte des artistes ayant acheté des timbres. Cependant, comme vous le savez, la vente de CD est en baisse. Ainsi, lorsque j'entends certains artistes prétendre avoir reçu plus de Rs 200 000, c'est faux.»

Gérard Louis précise que les membres du conseil d'administration de la MASA n'interviennent en aucun cas dans la répartition des redevances. «Je ne sais pas qui reçoit quoi, cela ne relève pas de ma compétence. Quand un paiement arrive, je le signe. Mais je ne sais pas qui reçoit quoi. Personne au sein du conseil ne peut influencer qui doit recevoir quoi. Il y a un comité technique chargé de prendre ces décisions.»

%

Gérard Louis déplore le fait que certains artistes ne déclarent pas les morceaux qu'ils interprètent lors de concerts, ce qui entraîne une absence de paiement des droits. «Ils ne déclarent pas les chansons qu'ils interprètent. Même les organisateurs ne le font pas. Ensuite, ce sont ces mêmes artistes qui se plaignent de ne pas avoir été payés. Il est essentiel d'informer la MASA et de régler les droits pour pouvoir revendiquer un paiement», rétorque-t-il.

Il reproche également aux artistes qui ont manifesté de ne pas s'informer correctement. «Certains artistes disent que la MASA doit avoir un site web car il y a un manque d'information. Mais nous avons déjà un site web. Les artistes ne le consultent pas. J'ai rencontré un artiste lors d'une manifestation et je lui ai demandé s'il avait consulté le site, il a répondu par la négative. Ils ne font pas leurs devoirs et viennent dire n'importe quoi dans la presse», précise Gérard Louis. Les membres du conseil se disent blessés par les remarques des artistes lors des récentes manifestations, soulignant que l'une des priorités du nouveau conseil était la transparence. Ils encouragent les artistes à soutenir le Status of Artist Bill, projet de loi discuté au Parlement.

«Les artistes doivent se mobiliser pour cette loi. Pourquoi cette loi n'a-t-elle pas été promulguée à ce jour ? C'est ce combat que les artistes doivent mener», explique Darmalingum Mootien, membre élu du board.

******

Jimmy Veerapin: «Vers la digitalisation pour une meilleure interaction artistique»

Lors de la conférence de presse des membres élus du conseil de la MASA, une information a émergé concernant l'existence d'un site web de la MASA. Cela avait été fortement critiqué par les artistes lors de la récente manifestation, ces derniers regrettant l'absence d'une plateforme en ligne. Les membres du conseil ont réfuté ces critiques en expliquant qu'un site web était opérationnel depuis un an. Actuellement, l'équipe technique travaille sur la digitalisation de la MASA, un projet dirigé par Jimmy Veerapin.

«Le site est en cours de construction et nous sommes en train de le mettre en place en collaboration avec le gouvernement, étant une institution. Il est actuellement en version bêta, mais le design sera revu. Nous ne digitalisons pas la MASA pour 'ramasser de l'argent facilement'», précise Jimmy Veerapin. Il ajoute que ce nouveau site permettra aux artistes de s'enregistrer, de gérer leur compte et de remplir les formalités administratives sans avoir à se déplacer. Le projet devrait être finalisé d'ici l'année prochaine. Jimmy Veerapin lance un appel aux producteurs pour qu'ils déclarent leurs oeuvres afin de toucher les royalties, une démarche qui pourra se faire en ligne.

Steve Augustin souligne que la distribution des royalties est déjà en cours. «Vous ne faites pas dix concerts en 2023 et recevez un paiement à la fin de l'année 2023. En 2023, nous payons pour les années 2 020 et 2021. Il faut comprendre la chronologie des événements mondiaux qui ont eu lieu à cette époque.» Les membres de la MASA insistent sur leur accord avec le rassemblement récent des artistes, tout en précisant qu'il n'y a pas de conflit entre la MASA et les artistes. «Dès qu'il y a un problème, les artistes ne doivent pas systématiquement s'en pre ndre à la MASA. Nous sommes là pour les artistes et nous devons améliorer notre communication.»

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.