Madagascar: Fête de Noël - De la célébration de la naissance du Christ à la nouvelle crise

Hocher la tête, mais avec du dégoût. Dire oui, mais au fond du coeur vibre le refus. Pourquoi s'insurger alors qu'on n'a pas participé aux élections ? Pourtant, c'était l'occasion de s'exprimer. Il est désormais élu pour cinq ans.

La minorité agissante triomphe pendant que la majorité silencieuse ne cesse de gagner du poids, une masse inerte encombrante. En fait, se plaindre est une des spécialités des Malgaches. Sur les réseaux sociaux, caricatures et sarcasmes remplissent le fil d'information. Comme si cette attitude permettrait de remédier à cet état de fait. Telle est la situation actuelle à Madagascar.

À Antsiranana, les échos de voix sourdes se répandent dans les ruelles. Cependant, l'affaire politique a vite été oubliée depuis que les paquebots ont jeté l'ancre au port. La ville n'attendait que ça, les touristes. L'euro et le dollar ont circulé. Les chauffeurs de tuk-tuk ont retrouvé leur sourire d'il y a quatre ans. « Velogno Diego », oui, Diego est vivant. Autrefois noyée par la crise sanitaire, la capitale Antakarana a enfin pu lever la tête. Dieu merci ! Un millier de personnes ont célébré comme il se doit la fête de Noël, fêteront la Saint-Sylvestre, ainsi que le nouvel an.

Et qu'en est-il du reste ? Ceux qui se lèvent tous les matins pour préparer le « sabeda »... invendu ! Ces petits entrepreneurs qui viennent de démarrer aléatoirement leurs projets ? Pas de fêtes car le prix des volailles a grimpé autant que celui des vêtements à paillettes. Toutefois, les propriétaires des bars voient leurs tabourets remplis. Ici, la neige de décembre est la poudre blanche moisie injectée dans les veines des jeunes entre 16 à 30 ans, pendant que d'autres ont le sourire vert de la feuille à effet excitant. L'objectif, c'est de planer, se jeter de la poudre aux yeux.

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Cependant, Diego-Suarez demeure encore cet endroit où l'ambiance tropicale est dilatée. Cet air festif, soufflé du temps des légionnaires, est dorénavant une culture à part entière. Crise-masse. Les dettes du père de famille s'accumulent comme les vieux vêtements dans la commode des enfants. Le sapin dans le salon est sec, les lumières clignotent, on ne sait plus si c'est une coupure ou si les ampoules sont trop vieilles! Bref, la fête de Noël s'est passée dans le calme.

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