On s'achemine lentement mais sûrement vers la fin de la publication des résultats de l'élection présidentielle. Si on comprend aisément l'agitation qui secoue le camp de l'opposition, on ne peut pas s'expliquer les diatribes, la levée des boucliers et les déclarations de guerre des uns et des autres, alors que l'on est encore à l'étape de la publication des premières tendances. Même si elles dessinent des perspectives heureuses un des candidats que la plupart des électeurs ont choisi, ce n'est pas le moment de mettre le feu à la baraque, désarticuler l'unité de la nation et mettre en péril la paix et la sécurité chèrement acquises dans ce pays déchiré longtemps par des conflits armés.
Dès lors que l'on a souscrit à l'Etat de droit, en adhérant librement au processus électoral en cours, la fin de la publication des résultats de l'élection présidentielle ne doit pas devenir une opportunité pour les fauteurs de troubles. On avait entendu lors de la campagne électorale, certains opposants, sinon la majorité, prôner l'instauration de l'Etat de droit, comme s'il n'existait pas, et promettre leur engagement pour le rétablissement de l'Etat sur l'ensemble du territoire national. Tous ces opposants, vrais comme ceux de façade, se réclamaient appartenir au camp de l'opposition républicaine, celle respectueuse des lois et règlements de la République, et soucieuse de sauvegarder la cohésion nationale, la paix et la sécurité dans toutes les frontières nationales.
Qu'aujourd'hui, certains de ces opposants s'affichent comme des pyromanes brandissant des discours de haine, promettant le déluge et la fin du monde, on est en droit de se demander s'ils sont réellement démocrates convaincus et convaincants. Ou on est démocrate et on se soumet totalement aux lois et règlements de la République, ou on ne l'est pas. Les preuves abondent que ces pseudo-opposants républicains jurent de tout raser si leurs rêves et phantasmes ne se transformaient pas en réalité. Lors des opérations de vote, l'on a saisi des suspects qui soudoyaient des électeurs pour voter en faveur de tel ou tel candidat de leur obédience. Des maisons d'habitation transformées en bureaux clandestins pour des opérations louches de bourrage des urnes héritées de l'époque de Corneille Naanga, des machines non paramétrés et non validés par la CENI qui ont connu des blogs.
Il y avait tout. Même des mini-campagnes sur la voie publique, le jour du vote, où les fauteurs de troubles patentés s'illustraient pour séduire l'électorat avec des billets de banque et des promesses fallacieuses. Devant ce tableau sombre, l'on peut se demander si dans notre pays, la race des vrais opposants républicains est une espèce politique en voie d'extinction. Avant la campagne, la plupart d'opposants affirmaient la main sur le coeur que les élections n'auraient pas lieu. Car pour eux, l'Etat congolais ne disposait pas des moyens de sa politique, surtout que le gros du budget était consacré à la guerre d'agression du M23 soutenu par la RDF. En outre, engagé dans la réalisation de son programme de développement PDL de 145 territoires, l'exécutif congolais affichait financièrement des signes d'essoufflement.
Beaucoup de ces opposants espéraient que le processus électoral n'étant pas suffisamment financé, la seule alternative qui restait pour notre démocratie, était d'organiser des concertations nationales inclusives pour instaurer une transition de deux, trois ans ou plus, en mettant en place des structures où tout le monde allait se retrouver pour sucer aux mamelles de la République. Ce mirage s'est brusquement effacé quand des images filmées à partir de la Corée du Sud, montraient le président de la CENI et toute sa délégation en train d'assister à l'embarquement des kits électoraux. En outre, le déploiement de ces matériels s'est fait au rythme de caméléon, désorientant ces opposants.
Lors de la campagne électorale, l'une des dernières épreuves pour l'opposition, certains leaders n'ont pas pu couvrir tout le territoire national, se limitant aux grandes villes. Ils n'ont pas pu ratisser large pour prétendre avoir rencontré et convaincu tous leurs électeurs de l'arrière-pays. A quelques jours de la fin de la publication des résultats, on peut affirmer que pour les vrais opposants républicains, l'heure de vérité va bientôt sonner. L'heure où ces derniers accepteront de manière démocratique, la vérité des scrutins. Soulignons que ces opposants connaissent toutes les voies de recours en cas de contentieux électoral. Ils doivent se préparer à saisir le juge électoral s'il échet, en exhibant des preuves de leurs contestations. Le risque pour nombre d'entre eux de ne pas obtenir gain de cause, est qu'ils n'avaient pas des témoins accrédités par la CENI et qui devaient récolter les résultats dans chaque bureau de vote.