Tunisie: Economie numérique

27 Décembre 2023

Cybercriminalité : les menaces potentielles en 2024

En 2023, le nombre de cybermenaces a été plus élevé que jamais dans le monde. Mais que nous prépare 2024 ? Dans le cadre du Kaspersky Security Bulletin (KSB), les experts en cybersécurité de la société viennent de présenter leurs prévisions détaillées pour l'année prochaine, portant sur les menaces auxquelles les consommateurs pourraient être confrontés sur la Toile.

«Les prévisions pour l'année 2024 font état d'un large éventail de défis, où les cybercriminels vont de plus en plus tirer profit des sujets tendance et des outils fournis par les technologies de pointe. En effet, le paysage des arnaques en ligne est dynamique, les cybercriminels élaborant sans cesse de nouveaux stratagèmes. Il faut rester vigilants, car de nouvelles tactiques peuvent émerger, et le maintien d'une position de prudence proactive reste la meilleure défense contre ces menaces en constante évolution», souligne Kaspersky.

Selon l'ONU, l'année 2023 a enregistré le plus grand nombre de conflits violents dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce climat conflictuel, combiné aux conséquences à long terme de la pandémie et des catastrophes climatiques en cours, a créé un environnement propice aux escroqueries aux oeuvres caritatives. En 2024, Kaspersky s'attend à une augmentation notable de ce type d'arnaques, qui visent à exploiter les répercussions de ces nombreuses crises mondiales.

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Avec des investissements financiers substantiels et l'attrait des gains dans les jeux P2E (play to earn, ou joue pour gagner de l'argent), les experts s'attendent à ce que les cybercriminels intensifient leur exploitation des opportunités offertes par ce secteur. «L'augmentation récente de la valeur du bitcoin et la promesse d'argent facile via ces jeux en font une cible particulièrement attrayante».

Alors que les images et photos reproduites par l'intelligence artificielle (IA) deviennent de plus en plus courantes, la progression des imitations vocales s'accélère. Le lancement récent de l'API Text-to-Speech (TTS) d'OpenAI, avec ses capacités avancées de génération de voix semblables à celle d'un être humain, met en évidence les progrès significatifs de la technologie de génération de voix artificielle. Si ces innovations marquent un bond en avant, elles présentent également des possibilités d'utilisation abusive. Les cybercriminels pourraient exploiter ces technologies, de plus en plus accessibles, pour créer des contenus trompeurs plus convaincants, ce qui accroîtrait les risques associés aux technologies «deepfake».

L'UE conclut un accord historique pour réguler l'IA

L'Union européenne annonce être arrivée à un accord sur les règles qui seront mises en place pour contrôler le développement de l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle est devenue en 2023 une technologie vers laquelle tous les yeux se tournent, et qui semble receler des potentialités exceptionnelles.

Mais un tel pouvoir porte aussi nécessairement en lui un grand danger, ce qui pousse les grands gouvernements, comme celui de l'Union européenne, à légiférer. Ainsi, depuis quelques mois, un AI Act était discuté au parlement européen. Et une avancée décisive vient d'avoir lieu.

Le commissaire européen au numérique, Thierry Breton, vient d'annoncer que «l'UE devient le premier continent à établir des règles claires pour l'utilisation de l'IA». Le fameux AI Act va ainsi installer des contraintes qui contribueront à un meilleur respect des droits d'auteur de la part des systèmes d'IA, et ce, grâce à des règles qui permettront de connaître les données utilisées par les algorithmes.

Face au danger des créations fausses générées par les IA, et qui peuvent se faire passer pour vraies, des contraintes vont aussi voir le jour pour que toutes les productions des IA soient reconnues comme telles par le public. Par ailleurs, une catégorie d'IA à «haut risque» va être créée par la nouvelle réglementation. Les systèmes tombant sous cette dénomination seront astreints à beaucoup plus d'obligations que les autres.

L'objectif du législateur avec ces règles est de pouvoir garder le contrôle sur une technologie qui peut potentiellement échapper à l'homme tout en évitant de freiner l'innovation. Un compromis qui ne convainc pas tout le monde. «La rapidité semble avoir prévalu sur la qualité, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour l'économie européenne».

Pourtant, si de nouvelles obligations vont bien voir le jour, les interdictions seront-elles assez peu nombreuses ? Elles concerneront les systèmes contraires aux valeurs de l'Union européenne, qui, hormis certains cas particuliers (comme le terrorisme), ne pourront pas être utilisés sur le territoire du Vieux continent. L'identification biométrique à distance, la surveillance de masse ou la notation citoyenne n'auront ainsi pas droit de cité en Europe.

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