Ile Maurice: Entre les broussailles et la désolation

27 Décembre 2023

Triste constat ce lundi 25 décembre par tous ceux qui ont visité le cimetière de Saint-Jean. L'ampleur des dégâts est monstrueuse et nécessitera plusieurs semaines, voire des mois, avant que les proches dont les parents sont ensevelis sous les décombres puissent s'approcher pour prier. Une autre observation concerne l'état général du cimetière. La boue qui s'est infiltrée par le trou béant de l'Old Moka Road s'est répandue dans les lieux, laissant une dégradation significative de l'endroit. Les herbes sauvages ont poussé sans résistance, au grand dam de ceux venus se recueillir.

Dès qu'on passe la porte centrale, il est évident que ce cimetière, qui faisait la fierté de ceux qui venaient s'y recueillir, a subi des changements drastiques. En effet, les inondations du 8 novembre ont laissé des traces indélébiles. À environ 200 mètres de la porte principale, le ruban rouge et blanc est visible de loin. Les responsables de la paroisse de Saint-Jean ont délimité la zone qui a été la plus impactée par ces intempéries. Une grille de fer et des plaques «No Trespassing» sont placardées ici et là, accompagnées de plusieurs avis indiquant les consignes à suivre.

Sophie et Gilles ont attendu cette ouverture avec impatience pour rendre visite à leur proche, surtout en ce jour de fête. «Ce sont les dégâts causés par ces eaux qui nous ont le plus surpris. Nous n'avons même pas pu rendre visite à un oncle car sa tombe se trouve dans la zone interdite. On pense fort à lui même si on ne peut se recueillir sur sa tombe.» Mais ils ont été surtout surpris par l'état du cimetière. «On comprend que cela fait environ 50 jours que l'accès est interdit, mais les responsables auraient pu identifier les zones non exposées au problème et commencer le nettoyage. On peut facilement s'y perdre car l'herbe est tellement haute que certaines tombes passent inaperçues.»

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Sur certaines tombes, des drapeaux de couleurs jaune, rouge et orange ont également été plantés. «Nous avons remarqué que la terre est instable dans ces zones signalées par les drapeaux. Nous espérons simplement que la Fabrique, responsable de l'entretien du cimetière, prendra les mesures nécessaires le plus rapidement possible pour garantir que le nettoyage soit effectué», confient les deux personnes rencontrées lundi. Un employé a expliqué qu'il n'avait pas pu travailler depuis la fermeture du cimetière. «Nous avons commencé le nettoyage, mais le cimetière est vaste, cela prendra du temps. Nous allons asperger du désherbant, en espérant que la pluie ne tombe pas.» Nous avons sollicité les responsables de la Fabrique, et ils ont promis de revenir vers nous avec des détails plus approfondis sur la situation...

Un autre sujet entourant le cimetière de Saint-Jean concerne la construction d'un drain et la possibilité d'abattre des arbres longeant l'Old Moka Road, suscitant des débats animés au sein du conseil municipal de Quatre Bornes. La National Development Unit, une unité relevant du ministère des Infrastructures nationales et du développement communautaire, sera chargée du projet de reconstruction du mur de l'enceinte du cimetière. Cette unité envisage d'abattre une dizaine d'arbres trentenaires le long de cette rue. Myrella Sevathiane-Dansant, conseillère du Parti mauricien social- démocrate, estime que cela ne peut se faire sans explication lors d'une réunion. «On veut abattre des arbres alors qu'avec le projet du métro, il y a déjà eu du bétonnage. Et maintenant, en ajoutant du béton, cela va provoquer le ruissellement de l'eau. On risque d'avoir une piscine cette fois-ci.»

Lors de la rencontre, on lui a même assuré de ne pas s'inquiéter car les arbres ne sont pas endémiques et seront replantés. «Certes, il faut construire un drain, mais faut-il abattre les arbres ? Il y a deux solutions, soit abattre les arbres, soit rétrécir le chemin. Et cela va ressembler au centreville de Quatre Bornes.» En tout cas, une décision a été prise selon laquelle aucune manoeuvre ne sera entreprise tant qu'il n'y aura pas de réunion avec le ministère de l'Environnement et les autorités concernées. Tous restent suspendus à cette réunion.

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