Médecin spécialiste du diabète et de maladies chroniques comme l'obésité et l'ostéoporose, Dev Kawol exerce comme médecin de famille en Australie. Selon lui, un tel médecin est crucial pour dispenser des soins complets et préventifs aux familles, bien que cette pratique ne soit pas répandue à Maurice. Face à une hausse des maladies non-transmissibles (NCD) chroniques, il estime important que le service de santé adopte des approches similaires aux campagnes contre le Covid-19, en mettant l'accent sur la réduction des facteurs de risque modifiables car souvent, des affections non diagnostiquées reçoivent un traitement trop tard.
Le Dr Dev Kawol, qui gère son propre cabinet médical à Jimboomba en Australie, détient un MMBS de l'Inde. En Australie, ne trouvant pas de programme de mastère en diabète, il a suivi un cours en ligne via le BMJ à Londres. Après avoir terminé ce diplôme, il a intégré le programme de mastère en diabète de l'université de New South Wales. Il collabore avec le Royal Australian College of General Practitioners pour mettre à jour les directives sur le diabète de type 2 en Australie. Le médecin de famille met en avant l'importance du médecin de premier recours formé pour offrir des services continus après avoir suivi une résidence en médecine familiale agréée pendant trois ans. «Au Royaume-Uni et en Australie, les médecins de famille assurent les soins de la naissance à la mort, couvrant la médecine préventive, telle que la vaccination, la contraception et le dépistage des cancers du sein, du côlon et du col de l'utérus ainsi que les soins aux personnes âgées», explique-t-il.
Cependant, observe-t-il, à Maurice, cette pratique n'est pas aussi répandue, la majorité des soins étant assurée par des médecins de santé communautaire, bien que le gouvernement ait introduit un diplôme en médecine familiale à l'université de Maurice. Le Dr Kawol note que les maladies chroniques, comme le diabète, l'hypertension, l'obésité et les maladies cardiaques continuent d'affecter la santé des Mauriciens, le diabète étant en tête, suivi de près par l'hypertension et les maladies cardiovasculaires.
«La prévalence élevée du diabète et des NCD est associée à l'augmentation de l'obésité, aux changements démographiques, à l'urbanisation croissante, à une alimentation peu saine et à des modes de vie sédentaires. La dépendance accrue aux transports publics ou privés, le manque d'énergie verte et la diminution de l'activité physique contribuent également à ce problème de santé publique.»
Bien que des collaborations avec des universités étrangères et des experts en épigénétique soient en cours pour améliorer les stratégies de soins de santé, le spécialiste estime que pour améliorer le système de santé et la prise en charge des patients, une collaboration entre les patients et le système de santé est essentielle. «L'éducation et la motivation des patients, de leur famille et de la société dans son ensemble sont cruciales pour encourager des changements positifs. Les soins préventifs à tous les niveaux, des incitations pour des comportements sains au travail, à l'école et à l'université, ainsi qu'une éducation précoce à la santé sont autant de mesures bénéfiques.»
«Fournir des soins de qualité basés sur des preuves à jour avec une bonne continuité des soins est un élément clé pour améliorer le système de santé. Les campagnes de sensibilisation sur les NCD ont partiellement atteint leurs objectifs. Bien que certaines personnes soient sensibilisées, de nombreuses autres restent non diagnostiquées et ne reçoivent de traitement qu'après des complications liées au diabète. Il est nécessaire d'adopter des approches similaires aux campagnes contre le Covid-19, en mettant l'accent sur la réduction des facteurs de risque modifiables tels que l'obésité, le tabagisme et la consommation d'alcool.»
Le Dr Dev Kawol, pour conclure, estime que des efforts concertés sont nécessaires pour améliorer la santé des Mauriciens. Cela implique une approche holistique qui combine l'éducation, la prévention, la collaboration entre les niveaux de soins et une rémunération équitable pour les professionnels de la santé, tous niveaux confondus.