Congo-Brazzaville: Pénurie d'eau à Brazzaville - LCDE évoque des raisons techniques

Le directeur général de La Congolaise des eaux (LCDE), Parfait Chrisostome Makita, au cours d'une conférence de presse animée le 26 décembre à Brazzaville, a expliqué les raisons des perturbations observées dans la desserte en eau potable et des solutions envisagées pour résoudre cette situation, surtout en cette période de fêtes de fin d'année.

Les Brazzavillois ont passé une fête de « Noël sèche » à cause de la pénurie d'eau dans plusieurs quartiers. Pour le directeur général de LCDE, les causes des perturbations dans la desserte en eau potable sont indépendamment de la volonté de l'entreprise. Elles seraient dues aux fortes pluies qui s'abattent depuis trois mois dans la capitale et à l'insuffisance de sulfate d'alumine qui permet d'éclaircir l'eau pendant le traitement. En effet, quatre types de produits entrent dans la filière de traitement, notamment le sulfate d'alumine, le sel, la chaux éteinte et l'hypochlorite.

« Il se passe qu'aujourd'hui nous sommes en défaut de l'un des quatre produits parce que les stocks ont été mis à rude épreuve du fait d'une pluviométrie exceptionnelle. Les délais de livraison ont glissé du fait des incertitudes rendant aléatoire le transport maritime international. Voilà comment aujourd'hui nous nous sommes retrouvés en difficulté... En réalité, il ne s'agit pas de pénurie, il y a des perturbations dans la desserte en eau parce que les usines ne sont pas restées complètement à l'arrêt. Nous avons dû rationner l'utilisation de la production pour ne pas que les usines soient complètement arrêtées », a expliqué Parfait Chrisostome Makita, précisant que des fortes pluies ont accéléré le rythme de consommation du sulfate d'alumine.

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Selon lui, les produits de traitement d'eau provenant de l'Europe et de l'Asie, LCDE a fait tout le nécessaire en passant les commandes et en effectuant les virements auprès des fournisseurs à l'étranger. Mais, les bouleversements observés au niveau du trafic maritime actuellement, suite aux crises et guerres dans certaines parties du monde, auraient mis à mal tous les armateurs et les consommateurs des produits à l'importation. Ces aléas ont conduit, a-t-il déclaré, LCDE à réduire le délai et le volume de production ainsi que la quantité d'eau mise dans le réseau. Ce qui justifierait le manque d'eau dans certains endroits. « Nous faisons le nécessaire, nous espérons que d'ici à quatre, cinq jours, il y aura une nette amélioration. En réalité, les produits sont disponibles au port autonome de Pointe-Noire. Nous sommes certains que demain les camions vont commencer à faire le transport entre Pointe-Noire et Brazzaville. Il y aura une amélioration dans quelques jours sinon courant le week-end », a annoncé le directeur général.

Améliorer la qualité de l'eau

Il a, en effet, parlé de quatre tonnes de produits bloquées au port de Pointe-Noire à cause de la grève des agents. Celle-ci a perturbé les démarches nécessaires devant conduire au dédouanement des conteneurs. S'agissant de l'avenir de l'entreprise, il a assuré que toutes les dispositions ont été toujours prises pour la continuité du service, surtout pour que LCDE soit indépendante non pas seulement pour 2023 mais jusqu'en 2024. Ceci au regard des commandes passées et des contrats signés de livraison des produits de traitement.

Concernant les zones non approvisionnées depuis des mois ou des semaines, Parfait Chrisostome Makita a évoqué des problèmes d'exploitation. Lorsque le volume d'eau injecté dans le réseau n'est pas conséquent, l'on peut observer ces disparités constatées dans certains quartiers où, à un endroit, il y a de l'eau, et non à un autre. Interrogé sur la qualité de l'eau fournie à la population, il a reconnu qu'il s'agit d'un défi au quotidien qui n'est pas une exception congolaise, encore moins celle de LCDE parce qu'il y a de nombreux facteurs qui entrent dans la détérioration de la qualité de l'eau.

« L'eau sortie de l'usine est potable et traitée, mais en route elle est susceptible d'être corrompue par pas mal d'intrants qui ne viennent pas de l'usine. Nous nous battons chaque jour pour que l'eau distribuée soit en quantité et en qualité telle que nous la voulons. A Brazzaville, les conduites d'eau sont presque à nu à certains endroits du fait du glissement de terre, de la dégradation des routes, alors qu'elles sont habituellement installées à environ un mètre sous terre. Ces installations se trouvent exposées à tout acte humain, ce qui crée la possibilité d'infiltration des éléments nocifs ne faisant pas partie de l'usine », a conclu Parfait Makita qui dirige LCDE depuis 2018.

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