Le feuilleton juridique entre l'opposant sénégalais Ousmane Sonko et l'Agent judiciaire de l'État a atteint un nouveau tournant, mardi, alors que l'Agent judiciaire de l'État a porté l'affaire devant la Cour suprême du Sénégal. Cette décision intervient après la réintégration de Sonko dans les listes électorales par une décision du tribunal d'instance de Dakar le 14 décembre dernier.
Cette nouvelle démarche judiciaire vise à annuler la décision du tribunal d'instance de Dakar ayant ordonné la réintégration d'Ousmane Sonko sur les listes électorales, une mesure cruciale alors que Sonko a déposé sa candidature à l'élection présidentielle de février 2024 devant le Conseil constitutionnel.
Selon les informations relayées par le média "Emedia", la Cour suprême, réunie en chambres, sera en charge de statuer sur ce pourvoi. Ce geste représente la dernière carte judiciaire de l'opposant dans cette affaire controversée, mais cela ne devrait pas compromettre le processus électoral en cours.
L'Agent judiciaire de l'État, représentant les autorités, avait annoncé ce recours à la suite de la décision du tribunal d'instance de Dakar annulant la radiation d'Ousmane Sonko des listes électorales. Cette décision a été saluée par les avocats de Sonko, soulignant qu'elle était exécutoire malgré la possibilité de recours, affirmant que ce dernier n'est pas suspensif.
Malgré les embûches judiciaires, Ousmane Sonko a déposé sa candidature à la présidentielle de février 2024 devant le Conseil constitutionnel, même après des difficultés administratives l'empêchant d'obtenir tous les documents nécessaires.
Rappelons que Sonko avait été radié des listes électorales après sa condamnation, par contumace, à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse. Il est actuellement détenu depuis le 28 juillet, faisant face à des accusations graves telles que le complot contre l'autorité de l'État et l'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.
Ces déboires judiciaires ont commencé suite à des accusations de viol portées à son encontre en mars 2021, ayant abouti à sa condamnation pour "corruption de la jeunesse". Ousmane Sonko n'a cessé de dénoncer un complot ourdi au plus haut niveau de l'État pour le disqualifier de la présidentielle de février 2024.
La décision de la Cour suprême dans cette affaire sera déterminante pour l'avenir politique de Sonko et pourrait potentiellement impacter le paysage politique sénégalais en cette période électorale tendue.