Sénégal: Présidentielle sénégalaise - 79 candidats en attendant l'essorage des Sages

Ce n'est pas une présidentielle, c'est pratiquement le marché Sandaga. Ils ne sont pas en effet moins de 70, 79 selon Le Soleil de Dakar, a avoir fait acte de candidature à la présidentielle du 25 février 2024.

Les prétendants à la magistrature suprême avaient jusqu'à mardi minuit pour déposer leur dossier, composé des parrainages d'électeurs ou d'élus et d'une caution de 30 millions de francs CFA.

A l'heure dite, c'est un véritable contingent qui aspire à présider les destinés du Sénégal. Il y a bien sûr ceux qui sont connus, à commencer par le Premier ministre Amadou Ba, candidat de Benno Book Yakaar et dauphin désigné du président Macky Sall.

Parmi ses challengers, l'opposant irréductible Ousmane Sonko, et les professionnels de l'affaire dont Idrissa Seck ; Khalifa Sall ; Karim Wade, les anciens chefs du gouvernement Mohammed Boune Abdallah Dione et Aminata Touré ; l'ancien chef de la diplomatie Cheikh Tidiane Gadio ainsi qu'Aly Ngouille Ndiaye, plusieurs fois ministres sous Macky Sall.

A côté de ces têtes d'affiche, une flopée d'illustres inconnus dont on se demande bien ce qu'ils viennent faire dans ce peloton particulièrement touffu de la course à la présidentielle.

Fort heureusement, il y a un obstacle à franchir pour tout ce beau monde, celui du Conseil constitutionnel qui devrait dresser la liste définitive des postulants au plus tard le 20 janvier.

Nul doute que cette liste des 79 sera particulièrement essorée pour n'en retenir que quelques-uns.

D'ores et déjà la question que tout le monde se pose est de savoir si la candidature d'Ousmane Sonko sera acceptée par les grands juges.

Condamné à deux ans de prison ferme pour «corruption à la jeunesse» dans l'affaire Adji Sarr, le leader du PASTEF a écopé ensuite de six mois de prison avec sursis pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.

Incarcéré pour atteinte à la sûreté de l'Etat depuis le 31 juillet dernier en même temps qu'il assistait à la dissolution de son parti, Ousmane Sonko a remporté une première bataille judiciaire avec la décision du Tribunal de grande instance de Dakar qui a décidé le 14 décembre dernier de l'annulation de sa radiation des listes électorales. Mais il faudra attendre le verdict des Sages pour se fixer définitivement sur son sort. Encore que son sort il doit déjà le connaître. Son dossier ne comporte en effet ni les parrainages ni la caution exigés.

On se demande donc si ce n'est pas une énième provocation de l'enfant terrible de Ziguinchor pour définitivement convaincre ses militants qu'on veut à tout prix lui barrer la route du palais présidentiel. On imagine déjà toute la violence que le rejet de sa candidature pourrait susciter de nouveau. Mais on n'en est pas encore là.

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