Alors que le décompte des voix se poursuit, à Kinshasa, une manifestation à l'appel d'opposants a dégénéré. Martin Fayulu dénonce des "tirs à balles réelles".
En République démocratique du Congo, alors que la Céni, la Commission électorale, continue son décompte des voix des dernières élections, notamment la présidentielle, plusieurs opposants avaient appelé leurs militants à manifester ce mercredi (27.12) à Kinshasa, pour demander l'annulation de ces scrutins qu'ils qualifient de "simulacre d'élections".
La manifestation, interdite mardi par le gouvernorat de Kinshasa, n'a pas mobilisé le nombre de partisans espéré par les opposants et a été tué dans l'oeuf par les forces de l'ordre.
Ce mercredi matin, ils étaient ainsi une grosse centaine, majoritairement des jeunes, à avoir répondu à l'appel des opposants Martin Fayulu, Denis Mukwege ou encore Théodore Ngoy.
Batchély Panga, un partisan de Martin Fayulu, souhaite la révision du scrutin. Pour lui, "Félix Tshisekedi doit partir".
Echauffourées
La manifestation, qui devait partir du siège de l'Engagement pour la citoyenneté et le développement, l'Ecidé, parti de Martin Fayulu, était censé rejoindre les locaux de la Céni afin de se dresser contre un "coup d'Etat électoral organisé par la Céni", selon un communiqué publié la veille par l'opposition.
Mais, les manifestants n'ont jamais quitté le point de départ et il a fallu quelques secondes pour que la situation s'envenime et qu'opposants comme policiers, entrent dans une bataille de jets de pierres et de grenade de désencerclement qui a duré près d'une heure, faisant plusieurs blessés de chaque côté.
"La police a commencé à tirer des balles réelles ainsi que des gaz. Vous avez vu par vous-même. Vraiment, c'est grave et inadmissible", déplore Trésor David, membre de l'Ecidé.
Dans le siège du parti, certains blessés pansent leurs plaies. Si les manifestants affirment que des coups de feu ont été tirés, ce que nous n'avons pas pu vérifier sur place, Martin Fayulu brandit un chargeur de kalachnikov. "Ils ont tiré, à balles réelles, des tirs de sommation, c'était assourdissant. On se demande pourquoi", lance l'opposant.
Le décompte se poursuit
Côté police, le commissionnaire divisionnaire adjoint Blaise Kilimba Limba affirme que les premiers jets de pierre sont venus des manifestants et il regrette la tournure des événements.
Selon lui, "il y a des policiers blessés par les jets de pierre ainsi que quelques mineurs. C'est ce qu'on craignait. C'est pourquoi on disait qu'il fallait écouter la voix de l'autorité."
"La victimisation de l'opposition est désormais l'un de leurs derniers recours", glisse une source diplomatique sous-couvert d'anonymat.
Pendant ce temps, Félix-Antoine Tshisekedi, est toujours en avance selon les résultats partiels de la présidentielle.