En Tunisie, dix mois après la vague d'arrestations dans les rangs de l'opposition, la lassitude gagne les familles des détenus. Celle de l'avocat et ancien député et ministre Ghazi Chaouachi notamment a lancé un appel au Président tunisien pour demander sa libération.
Dix mois déjà que son père, l'avocat Ghazi Chaouachi, est emprisonné. Épuisé mentalement, son fils Elyès Chaouachi exprime son inquiétude sur les ondes de la radio tunisienne IFM : « Ghazi Chaouachi menace désormais de se coudre la bouche. Il refuse de rencontrer quiconque désormais. Il refuse de parler. Il ne se douche plus, plus rien. Il a dit qu'il n'allait pas se suicider ni faire une grève de la faim mais qu'il allait se contenter de vivre d'eau et de pain. Il a arrêté de prendre ses médicaments. »
Ghazi Chaouachi est accusé, avec cinq autres opposants à Kaïs Saïed, de « complot contre la sûreté de l'État ». Amnesty International dénonce des arrestations « arbitraires », ainsi que des accusations « forgées de toutes pièces ».
Face à cette situation et en désespoir de cause, Elyès Chaouachi a décidé de lancer un appel au président tunisien Kaïs Saïed. « Le Président de la République doit prendre position dans ce dossier. Libérez les prisonniers. Laissez-les en état de liberté et interdisez-leur de voyager, interdisez-leur d'apparaître dans les médias, mettez-les en résidence surveillée mais laissez-les sortir ! »
Saisie par des familles de détenus, la Cour africaine des droits de l'Homme, basée à Arusha en Tanzanie, avait sommé Tunis d'améliorer les conditions de détention des prisonniers et d'éclaircir les motifs de leur arrestation. C'était en septembre dernier, la décision avait suscité l'espoir des familles des détenus. Celle-ci est toutefois bien retombée depuis.