En République démocratique du Congo (RDC), une quarantaine de personnes sont mortes et de nombreuses autres sont portées disparues après les fortes pluies qui se sont abattues sur la majeure partie de la province du Sud-Kivu, dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 décembre. Celles-ci ont provoqué des coulées de boue dans cette région montagneuse de l'Est du pays.
Avec 21 morts selon les autorités locales, la ville de Bukavu figure parmi les endroits les plus touchés par les inondations qui ont touché la province du Sud-Kivu. Les autorités pointent du doigt les constructions anarchiques.
Debout dans la boue, torse et pieds nus, Elias Aganze regarde comment les corps de victimes sont acheminés à la morgue. Il est désemparé : « J'ai perdu ma nièce et son mari. Ils habitaient à Karhale. Des mottes de terre se sont écroulées sur leur maison la nuit. Ma nièce avait une grossesse d'environ neuf mois. Leurs dépouilles se trouvent aussi à la morgue de l'hôpital général. »
La place de l'Indépendance, toute recouverte de boue, était méconnaissable mercredi matin suite aux inondations, alors que les recherches se sont poursuivies dans différents quartiers toute la journée pour tenter de retrouver les survivants. Le maire de Bukavu, Zénon Karumba, a fait le tour de la ville pour constater les dégâts :
« Le bilan provisoire que nous avons pour le moment est de 21 morts, dont 15 corps à la morgue de l'hôpital général de Bukavu, mais il y a encore sous les décombres certains corps qu'on essaie de sortir. Je n'accuse personne, mais c'est la faute de la personne humaine qui accepte de construire un logis sous un ravin. »
Dans le milieu rural, la chefferie de Burhinyi, située à 80 kilomètres au sud-ouest de Bukavu, a été la plus touchée avec au moins 21 morts, selon l'administrateur du territoire de Mwenga Mao Ishikitilo. La société civile du Sud-Kivu pointe du doigt les constructions anarchiques sous l'oeil impuissant des autorités locales. Elle plaide pour l'enterrement digne de toutes les victimes et la prise en charge des blessés.