La formation imminente du nouveau gouvernement soulève des attentes considérables, avec d'importants chantiers à aborder dans divers domaines. Les défis majeurs se profilent sur le plan politique, le sujet économique et la question sociale, nécessitant une action déterminée de la part des futurs ministres.
Le nouveau gouvernement est attendu dans les semaines qui suivent le nouvel an. Au-delà des tractations habituelles qui habillent cet évènement, les challenges ne seront pas minimes pour ceux qui prétendent au poste de ministre et Premier ministre. Ces titres ronronnants seront associés à de lourdes responsabilités étant donné la conjoncture qui prévaut et les objectifs fixés par le président de la République.
Au sommet des préoccupations politiques, d'abord, l'organisation des élections communales et législatives occupe une place centrale. Sans changement, ces consultations devront avoir lieu dans le premier semestre du quinquennat présidentiel. Cependant, rien n'est encore acquis d'avance pour les partisans d'Andry Rajoelina qui sortent vainqueurs à l'élection présidentielle. Le défi financier associé à ces élections reste encore un obstacle majeur à surmonter. Et le prochain gouvernement devra relever ce défi pour garantir un processus électoral transparent et crédible, crucial pour la stabilité du régime en place. De plus, la réforme du cadre juridique, longtemps réclamée par les opposants depuis le premier mandat, attend également une attention immédiate.
Envolée des prix
Sur le front économique, le redressement de la monnaie nationale face à sa dépréciation actuelle vis-à-vis de l'euro constitue une priorité urgente. L'ariary frôle la barre des 5 000 ariary sur le marché des devises. Des mesures correctives de la part de l'Exécutif sont alors impératives pour insuffler une nouvelle vigueur à l'ariary. L'inflation, quant à elle, qui a augmenté de manière constante au cours des derniers mois, exacerbe la situation. Elle a des répercussions importantes sur les coûts des biens de consommation de base.
Les prix des denrées alimentaires et d'autres produits de première nécessité ont grimpé, mettant ainsi à l'épreuve les budgets déjà serrés des ménages malgaches. Cette réalité économique a créé une situation préoccupante où de nombreuses familles luttent pour maintenir leur niveau de vie habituel. Face à cette situation, les attentes envers le gouvernement malgache pour le premier semestre 2024 sont élevées. Les ménages espèrent des mesures concrètes visant à atténuer l'impact de l'inflation sur leur quotidien.
Délestages
Parallèlement, la question persistante de l'énergie demeure un sujet brûlant. Les récentes lamentations du secteur privé, exprimant les préjudices causés par les coupures fréquentes d'électricité, sonnent comme un avertissement sérieux à l'égard de l'Etat. Si parmi les actions prévues pour juguler l'inflation figurent une politique monétaire prudente, des initiatives pour renforcer la production nationale et des efforts visant à améliorer l'efficacité des chaînes d'approvisionnement, les coupures récurrentes d'électricité pénalisent au plus haut point le secteur privé local. Ces derniers temps, les délestages reviennent en force pour mettre en lumière l'absence d'une politique énergétique sérieuse qui tend à soutenir l'économie nationale.
Pauvreté croissante
Au niveau social, l'assainissement des villes émerge comme un problème national préoccupant, exacerbé par les difficultés d'approvisionnement en eau. Aussi, la récente augmentation de la pauvreté, selon les statistiques de la Banque mondiale, devrait également être au centre des préoccupations de la prochaine administration. La nécessité d'adopter des politiques sociales et économiques inclusives pour faire face à cette réalité sociale pressante s'avère cruciale.
Le nouveau gouvernement sera alors confronté à une série de défis complexes et interconnectés. La manière dont ces défis seront abordés déterminera la trajectoire du pays dans les années à venir, et l'attention portée à ces questions fondamentales sera scrutée de près par la population et les observateurs internationaux.