Au Maroc, les familles en difficultés financières reçoivent, à partir du jeudi 28 décembre, les premières allocations de l'histoire du pays. L'annonce faite par le gouvernement du Premier ministre Aziz Akhannouch en octobre dernier entre donc en vigueur en cette fin 2023, et ces versements arrivent à point nommé après plusieurs années d'inflation et de crise économique.
À partir du jeudi 28 décembre, plus d'un million de citoyens marocains recevront une aide minimum de 500 dirhams par mois, ce qui représente environ 48 euros. Ces aides pourront ensuite augmenter en fonction du nombre d'enfants ou des personnes âgées à charge : une famille avec trois enfants percevra ainsi 57 euros par mois de la part de l'État.
Entre l'inflation galopante qui touche le pays, un taux de chômage à 13% et de fortes disparités économiques, l'économie marocaine a été lourdement marquée par les crises du Covid-19 et de la guerre en Ukraine ces dernières années. Alors, ce programme de « bouclier social », tel que décrit par le Premier ministre Aziz Akhannouch et voulu depuis plusieurs années par le roi Mohammed VI, se veut un rempart à la misère économique et sociale dont souffrent de nombreux Marocains.
Alors que le salaire moyen dans le pays est de 360 euros, ces aides sociales étaient attendues par les syndicats et bon nombre de partis politique, et s'inscrivent dans la continuité de la généralisation à 10 millions de foyers de la couverture maladie publique entamée en 2021.
Jusque-là, les aides sociales étaient indirectes et passaient par la subvention par l'État marocain de certains produits de consommation, par le biais d'une caisse de compensation. Celle-ci devrait également être réformée pour cibler les populations défavorisées. Mais le calendrier de cette révision n'a pas encore été annoncé.