Congo-Brazzaville: Café littéraire - Les éditions Alliance Koongo rendent hommage à Jean Claude Zounga Bongolo

Les responsables des éditions Alliance Koongo, Winner Franck Palmers et David Gomez Dimixson, ont rendu hommage au journaliste-écrivain Jean Claude Zounga Bongolo, décédé le 12 octobre dernier, à Brazzaville, à l'âge de 68 ans.

La cérémonie a eu lieu à la Maison russe de Brazzaville. Elle a été marquée par la lecture de la préface de l'éditeur, écrivain et critique littéraire, Ramsès Bongolo, pour le recueil poétique de David Gomez Dimixson, intitulé « L'aurore demeure » ; la postface de Willy Gom pour David Gomez Dimixson ; la préface de Ramsès Bongolo pour Winner Franck Palmers ; et la postface de Marc William pour le recueil poétique de Winner Franck Palmers titré « Quand le soleil franchit de sombre sanctuaire », le tout entrecoupé par la lecture des différents textes poétiques par Stan Matingou.

Dans sa préface pour le recueil poétique de David Gomez Dimixson, intitulé « L'aurore demeure », l'éditeur, écrivain et critique littéraire Ramsès Bongolo, indique que l'hiver qui est la mort, c'est-à-dire la coagulation, la glaciation des activités de l'écrivain et journaliste Zounga Bongolo, les roses du travail déjà accompli continuent de fleurir et de faire sourire de bonheur les lecteurs de celui que les uns observent, à juste titre, comme « un grand fils du royaume Koongo disparu » et que David Gomez Dimixson présente comme une « offrande déitale d'un fils digne à l'Afrique ». « N'agir et n'écrire que pour le peuple, ô P'tit David, même au péril de sa vie ». Pour lui, ces vers résument toute la vie professionnelle du journaliste-écrivain Zounga Bongolo. Ils mettent en lumière son caractère héroïque, les risques et les grands sacrifices consentis pour informer, orienter et parler au nom du peuple.

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Willy Gom, dans sa postface pour David Gomez Dimixson, écrit, l'aurore demeure de David Gomez Dimixson en hommage au journaliste-écrivain Zounga Bongolo, est une poésie de très haute facture (...) En toute évidence, l'icône Zounga Bongolo, « Zèle pour une Afrique libre », est une « Osmotique pléiade d'aurores » qui offre à l'univers un « flux d'aurore verte ». Assurément « Même morte, l'aurore demeure ». « Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre d'années », a-t-il écrit.

Cette citation cornélienne met sur orbite la virtuosité du poète David Gomez Dimixson. Comme il le sollicite, « il ne nous reste plus qu'à ouvrir les croisées pour capter la percée de l'aigle », c'est-à-dire « ouvrir les yeux pour cerner le poids du travail pharaonique accompli par Zounga Bongolo ». David Gomez Dimixson est écrivain et interprète trilingue (français, anglais, portugais). Il a écrit un poème intitulé « Zone de confort fauchée par la mort ».

Jean Claude Zounga Bongolo, une icône du journalisme congolais

Dans sa préface pour Winner Franck Palmers, Ramsès Bongolo écrit, comme les larmes d'une nuit, ce recueil de poèmes confirme ce que le critique littéraire qu'il est a toujours secrètement pensé de Winner Franck Palmers qu'il considère comme l'une des plus farouches guerrières de la plume congolaise... « Pour conclure, la lecture de ces poèmes vibrants et bouillonnants de colère envers la mort, faucheuse impitoyable, pour nous avoir arraché trop tôt à la lumière du soleil zounga-bongolien, m'a emmené à comprendre une chose : perdre un être cher est une chose. Mais perdre une icône en est une autre. Comment ne pas être d'accord avec Winner Franck Palmers quand elle dit, je cite : « un roi est mort sur l'échiquier ? »

Toujours dans sa préface, Ramsès Bongolo dit que P'tit David n'était pas simplement une icône du journalisme congolais, mais surtout une oreille attentive aux murmures du moustique que symbolise la rumeur, générée par la rue congolaise, donc par des femmes et des hommes congolais, témoins oculaires ou colporteurs de certaines vérités ou demi-vérités, créateurs de potins et de ragots très alléchants, des commérages engendrés, fomentés, tissus de mensonges qui, bien que tissés dans les coins de rue et empestant les égouts de la diffamation et de la calomnie, faisaient le bonheur d'un lectorat allant des plus grands intellectuels aux plus simples citoyens lambdas, absolument conscients ou rodés à la célèbre maxime de P'tit David qui disait : « dans 100 grammes de mensonge, il y a dix grammes de vérité», mais aussi et surtout, parfaitement au courant que, dans le monde des médias, toute rumeur est un début d'étincelle, car, comme le dit si bien l'adage : « Il n'y a pas de fumée sans feu ». Dès lors qu'un nom était cité par la rue, il y a fort à parier que le présumé coupable y était pour quelque chose.

Quant à Marc William dans sa postface pour le recueil poétique de Winner Franck Palmers titré « Quand le soleil franchit de sombre sanctuaire », écrit que la brillante intelligence de Zounga Bongolo, son incontestable flair journalistique, son art de l'écoute et son sens de la scrutation allumaient non sans caricatures les projecteurs médiatiques sur les pratiques politiquement incorrectes des politiciens, des magistrats et fonctionnaires vicieux.

Le témoignage le plus vivant a été celui du frère cadet de l'illustre Jean Claude Zounga Bongolo, en la personne de Fulbert Bongolo, qui a relaté l'épopée de son frère de la genèse (début) jusqu'à l'apocalypse (la fin). Né à Brazzaville, le 16 mai 1955, cet ancien étudiant de l'ex-Union des Républiques socialistes soviétiques, actuelle Fédération de Russie, n'a pas eu qu'une plume romanesque, elle a également été poétique. Sa participation à l'ouvrage collectif antiapartheid, publié dans les années 1980, en dit long.

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