Dans un communiqué de presse publié par l'Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), ce collectif exprime son exaspération et son indignation face aux propos d'Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) lors d'une conférence à Meknès.
Le Bureau exécutif de l'ANME, fustige cette réaction, qui plus est, dévoile des sentiments pleins d'animosité et d'hostilité à l'égard des médias et des journalistes en contradiction flagrante avec les prétentions de liberté et de démocratie du parti islamiste que dirige Benkirane.
L'Association journalistique, de par la déclaration de son Bureau exécutif s'est dit étonnée par le niveau de haine qui ressort des propos du dirigeant du PJD, propos qui dénotent de l'absence de sens de morale et de déontologie, d'autant qu'ils proviennent d'un secrétaire général de parti et d'un ancien chef de gouvernement, en somme d'un supposé acteur politique, censé observer un minimum de respect envers la presse et les médias et reconnaître l'un des droits fondamentaux de l'Homme, à savoir la liberté d'expression largement disposée par les traités et conventions internationaux acquis en matière de défense du droit de tous les citoyens de s'exprimer tant que cela n'affecte pas la dignité humaine ni appelle à la haine et à toute forme de ségrégation.
Le secrétaire général du PJD, au mépris de tout sens de responsabilité politique et de réserve déontologique, comme à l'accoutumée à toutes ses sorties polémiques insolites a qualifié les journalistes d'insectes et les a accusés de haute trahison, accusation qui pourrait inciter au lynchage par les groupuscules terroristes pour lesquels il ne cache pas sa proximité.
A cet égard, l'Association nationale des médias et des éditeurs considère les déclarations de l'ancien chef de gouvernement et actuel dirigeant du PJD, véhémentes et agressives à l'encontre des confrères du quotidien «Al Ahdath Al Maghribia» comme irresponsables dépassant les lignes rouges en matière de dialogue, de débat et de différences autour de la question palestinienne, «différends opposant les élites palestiniennes elles-mêmes», sans toutefois qualifier d'insectes les uns les autres.
Par conséquent, l'ANME a déclaré son soutien inconditionnel en faveur desdits confrères journalistes «qui n'ont fait qu'exprimer leur position de même qu'elle condamne tous les propos du dirigeant du PJD qu'elle estime une incitation à la violence et au lynchage mais aussi à l'agression des journalistes »...
Par ailleurs, l'Association Nationale des Médias et Editeurs lance un appel à toutes les forces vives du pays et tous les adeptes de la paix, de la coexistence et de la liberté d'expression, les invitant à condamner ce comportement insolite, et ce, en se réservant le droit de recourir aux procédures juridiques à même de défendre ses membres face à ces excès qui menacent la paix sociale la sécurité et l'intégrité physique des individus.