Le dojo national Me Amara Dabo sis, à la rue Moussé Diop, est certainement en train de vivre ses dernières heures. La direction de la surveillance du Contrôle de l'occupation du sol (Dscos) a envoyé une sommation ce mardi 26 décembre, à la fédération sénégalaise de judo leur demandant de quitter les lieux dans un délai de 72 heures. Autrement dit, si la sommation n'est pas respectée, demain vendredi 29 décembre, elle serait dans l'obligation d'appliquer les mesures coercitives extrêmes prévues par les textes en vigueur.
La Dscos a adjoint à cette lettre une convocation adressée au président Me Babacar Ngom pour affaires lui concernant. Cette situation pour le moins surprenante plonge les judokas dans le désarroi. A commencer par Me Moussa Sall qui n'a pas manqué de s'interroger sur cette subite décision et surtout l'indifférence de l'Etat. «On entend aujourd'hui que le site de notre dojo serait vendu. Nous ne comprenons pas qu'au moment où on cherche de meilleurs résultats sportifs que l'on veuille nous ôter de cette infrastructure qui symbolise la longue histoire du judo sénégalais», se désole-t-il. Il faut rappeler que le dojo national était en sursis depuis le courrier envoyé courant décembre 2022 par la Société Nationale de Gestion du Patrimoine de l'État demandant à la Fédération sénégalaise de Judo et Disciplines associées (FSJDA) de libérer sans délai le «mythique temple» et Dojo National Me Amara Dabo.
Face à cette situation, le président de la fédération, Me Babacar Ngom et les membres du comité exécutif de la FSJDA avaient rencontré le ministre des Sports Yankhoba Diatta afin de connaître les tenants et aboutissants de ce dossier chaud. Selon le président de la FSJDA, l'ancien patron du sport sénégalais avait promis de chercher des solutions et de plaider en même temps pour cette décision de les déguerpir soit abandonnée. Siège de la Fédération depuis 1973, ce temple a vu passer de nombreuses générations de champions sénégalais et tenu de lieux de formations de beaucoup d'Africains.