Congo-Kinshasa: Élections en RDC - La conférence épiscopale s'inquiète sur les irrégularités dans un rapport

En République démocratique du Congo, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) poursuit la publication des résultats des élections générales qui se sont tenues la semaine dernière. Parmi les nombreuses missions d'observation électorales déployées pour ce processus, l'une des plus importantes est celle du regroupement des Églises catholique et protestantes, appelée Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco ECC). Elle a rendu jeudi 28 décembre ses premières conclusions dans un rapport préliminaire.

« Le peuple congolais a encore une fois été au rendez-vous de son histoire » : par ces mots solennels, l'abbé Donatien Nshole de la Cenco a entamé les conclusions de ce rapport préliminaire. Il note l'engouement des électeurs en dépit des incidents et du vote qui s'est étalé sur plusieurs jours : la mission s'interroge notamment sur la légalité de ce délai.

Elle évoque aussi des irrégularités susceptibles d'affecter l'intégrité des résultats. La Cenco demande à la Céni de clarifier si ces dernières sont à même de compromettre le processus. Selon Donatien Nshole, le secrétaire général de la Cenco, beaucoup de points posent encore question.

« À la Céni, nous demandons de tirer les conséquences en toute responsabilité de tout ce qu'on a relevé dans ce rapport, et particulièrement, nous demandons, pour rassurer les parties prenantes, de préciser le nombre de bureaux de vote qui ont ouvert le 20 décembre, et celui des bureaux qui ont ouvert après, et quelle est la quantité des machines à voter et des bulletins de vote qui ont été utilisés régulièrement. Je crois qu'avec ces éléments de réponse, on peut être plus rassurés », affirme le responsable de la Cenco.

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Même tendance entre les chiffres compilés par la Céni et la Cenco ECC

Donatien Shole insiste : ce rapport n'est que préliminaire et il était encore un peu tôt pour tirer toutes les conclusions de ce processus. L'organisation avance toutefois qu'elle veut demander à la Céni de prendre ses responsabilités avant de déclarer des résultats globaux, pour qu'ils soient acceptés par tous : « Un processus électoral doit être consensuel, ajoute Eric Nsenga, le porte-parole de l'ECC, il ne doit pas brûler le pays. »

La mission Cenco ECC a aussi avancé sur sa propre compilation parallèle des résultats et ne donne aucun chiffre conformément à la loi électorale, mais elle note que ces tendances sont les mêmes que celles de la Commission électorale : elle affirme « qu'un candidat se démarque largement des autres ».

La mission d'observation du Conseil national de la jeunesse (CNJ) a estimé pour sa part que des incidents de bourrage d'urnes, attaques contre les bureaux de vote et la saisie des machines de vote aux mains des particuliers sont insignifiants et pas question de remettre en question les scrutins du 20 décembre, comme il a annoncé à notre correpsondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa :

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