L'eau vient à manquer dans la capitale malgache Antananarivo en cette fin d'année : des bornes-fontaines sont coupées pendant plusieurs heures ou souffrent d'un faible débit. Les tensions sur le réseau de distribution sont habituelles, mais la société publique de distribution d'eau et électricité Jirama reconnaît des perturbations « préoccupantes » ces derniers jours dans plus d'une quinzaine de quartiers, notamment à Andavamamba, dans le bas de la ville.
Le filet d'eau qui s'écoule de ce robinet public fournit en eau 1 000 foyers du quartier. Toute la journée, les habitants affluent en continu, bidons jaunes en main, avec la crainte de ne pas les remplir.
« Mardi, le débit de l'eau était très faible, puis il y a eu une coupure pendant une heure entière, et à partir de 16 heures, plus rien, s'indigne Mami, responsable de l'association des usagers de cette borne-fontaine. Cela a créé des altercations entre certains usagers et la fontainière, car elle est obligée de rationner l'eau pour chaque famille. »
Seulement un bidon par famille après 16 heures, quand le débit devient faible. Avant, explique Vola Lalah, fontainière, tout le quartier est suspendu au fonctionnement de la fontaine : « Normalement, je commence ma journée à 5 heures du matin. Mais en ce moment, je commence à 2 heures du matin. On peut mettre 20 minutes pour remplir un bidon. D'habitude - j'ai chronométré -, on remplit 20 bidons entiers en seulement 12 minutes ! »
Rakotoarimanana est un ancien responsable du fokontany, l'autorité du quartier. Il habite ici depuis 60 ans. Lui espère voir en 2024 de l'eau courante dans chaque foyer : « Cette borne fontaine était déjà là il y a 30 ans. Mais la population du quartier a beaucoup augmenté, la demande aussi. Toute la vie tourne autour de l'eau ici. »
Contactée par RFI, la Jirama attribue ces tensions à des travaux dans l'une de ses principales stations, à Mandroseza et à la rareté de l'eau, faute de pluie.