Congo-Kinshasa: Processus électoral - CENI, diabolisation avant, pendant et après les élections

28 Décembre 2023

Dans plusieurs pays à travers le monde, particulièrement en Afrique, l'organisation des élections au sommet de l'Etat, reste une occasion rêvée pour plusieurs politiciens de créer une tension dans le pays.

C'est le cas de la République Démocratique du Congo, notre pays. Chaque Congolais aura remarqué une multiplication des tensions politiques et sociales à la veille du démarrage des préparatifs du quadriple élections devant avoir lieu le 20 décembre 2023. La première étape de ce long processus reste incontestablement la mise sur pieds de la présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). La seule annonce de cette intention - visiblement conforme à la Constitution de la RDC - a déclenché une guerre en sourdine parmi ceux qui tenaient à tout prix à avoir une influence marquante sur la CENI. Parmi ceux-ci on a noté l'activisme politique débordant de certaines formations de la Société civile dont les églises.

Les législateurs ont prévu que la personne devant diriger la CENI doit être impérativement désignée par les églises dans leur globalité. Cela pour garantir sa neutralité. Pour remplir cette mission, un critérium a été établi pour la désignation des confessions religieuses devant se réunir pour élire le président de la CENI. Au finish, huit confessions religieuses (ou églises) ont été choisies pour désigner le président de cette structure. Parmi elles, figurent les Eglises catholique, protestante, salutistes, de Réveil, kimbanguiste, etc. Et ces églises devaient amener chacune, UN CANDIDAT qui devait participer à la compétition. Cette structure - nommée CIME (ou commission interconfessionnelle de médiation électoral) ne devait prendre que quelque mois pour s'acquitter de sa tâche ; malheureusement, elle a mis environs 28 mois de retard pour parvenir à la désignation d'un président de la CENI, tellement il y avait des rivalités entre les confessions religieuses.

Une situation compréhensible lorsqu'on sait que les politiciens congolais sont habitués à s'attribuer des postes de responsabilité lors des négociations ou dialogue qu'ils organisent après des crises superficielles qu'ils créent de toutes pièces. L'attitude du gouvernement actuel, refusant ce passage par des négociations pour s'octroyer des postes de responsabilités et maintenant les élections a surpris le monde politique congolais dont les ténors se sont mis à mener une lutte acharnée contre toute organisation pouvant aboutir à des élections.

L'objectif visé étant l'échec du processus électoral et l'organisation d'un forum de négociation pour le partage du gâteau national. Cette lutte a conduit les officines des partis politiques et des certaines églises partisanes des négociations à troubler les quiétudes des Congolais en général et des Kinois en particulier. C'est ainsi qu'on a connu une recrudescence des enlèvements et assassinats à travers la capitale, appuyés par des déclarations des leaders d'opinions qui incitaient visiblement à la tenue d'un dialogue pour favoriser la visite en RDC du Souverain Pontife. Cette visite devant s'effectuer en 2022 a été décommandée pour une année plus tard, particulièrement à cause de la psychose de l'insécurité qui règnerait dans le pays. Une action d'éclat des services de sécurité ont mis un grand frein à cette psychose en attêtant les délinquants auteurs de ces enlèvements.

Dans l'entretemps, les Jeux de la Francophonie ont également souffert de la diabolisation pour empêcher leur tenue à Kinshasa. Mais la détermination des autorités congolaises et des Congolais eux-mêmes ont conduit à la réussite de ces compétitions sportives. Pour les politiciens et leaders sociaux véreux, cela faisait trop de réussites pour le régime et les politiciens, poussés par des lobbys étrangers, ont alors mis en marche tous les moyens pour empêcher la tenue des élections dans le délai légal, soit le 20 décembre 2023.

Plusieurs églises et non les moindres ont été mises en contribution pour combattre la tenue des élections et prêcher le retour à la table de négociation politique et sociale. On a pu suivre ainsi des prédications des prêtres, des pasteurs, des leaders de la Société civile etc. qui enseignaient l'impossibilité d'organiser les élections dans le délai constitutionnel. Certains prélats à Kinshasa ont même prophétisé l'éclatement d'émeute et du pays dans le cas où le régime Tshisekedi persisterait à organiser les élections tout en dédaignant le dialogue.

Devant l'évidence de l'organisation des élection, des leaders politiques bien connu qui diabolisait aussi le processus électoral ont dû le rejoindre au dernier moment en allant déposer leurs candidatures après avoir passé tout leur temps à préconiser le boycot ce processus électoral. Sachant que sans préparatifs électoral, le fiasco était en rendez-vous, ils ont prévu aussi des tricheries et sinon, d'exiger après publication l'annulation pure et simple.

Actuellement, l'organisation effective des élections a mis plusieurs leaders politiques et sociaux en faux par rapport à la lutte qu'ils ont mené depuis le début. Une seule alternative s'ouvre à eux : reconnaître leur déconfiture et s'amender ou alors poursuivre leur lutte suicidaire dont certaines accointances rejoignent l'agression dont souffre le pays actuellement.

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