Le jeu politique de ces derniers mois se résumait aux batailles entre au maximum une vingtaine de formations politiques.
Deux blocs ! L'espace politique malgache était, durant au moins les trois derniers mois, occupé par un débat intense entre les partisans de Andry Rajoelina et ceux du Collectif des candidats. Si dans le premier camp, on peut compter une bonne dizaine de partis politiques légalement créés, ligués au sein de l'IRD et de la jeune plateforme UPAR, dans le second, ils sont au nombre de 11.
Seule une vingtaine de partis et formations politiques, de « grandes envergures », ont animé la vie politique alors que les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation (MID), donnent quelques 195 partis politiques légalement constitués. Le ratio est assez maigre car ils ne représentent même pas le quart des partis légalement enregistrés.
Menacées d'extinction
Des partis tendent à disparaître. Bien que le MONIMA, l'AKFM, l'AREMA et le MFM soient les seuls partis survivants de la Deuxième République, ils n'ont plus qu'une influence limitée sur l'espace politique, surtout après la mise en place de la Quatrième République. Les partis nés de la Troisième vague de la démocratisation, c'est-à-dire durant le début des années 1990 selon l'expression de Samuel Huntington, n'ont eu qu'une existence éphémère. Même l'UNDD, parti fort du début de la Troisième République, est réduit à une simple formation qui n'a même pas d'élu.
Le Leader Fanilo a été ces dernières années malmené par une guerre intestine le poussant au bord du schisme. Avec toutes les transformations dans l'espace politique malgache, si elles n'opèrent des véritables liftings, ces formations d'une autre ère sont menacées d'extinction. En tout cas, elles ont perdu leur notoriété sur l'échiquier politique et ont du mal à aligner des candidats lors des grands rendez-vous électoraux. Aucun de ces partis n'a en effet présenté de candidat lors des dernières présidentielles. *
Grandes envergures
Certains observateurs qualifient ce phénomène comme une anomalie de la démocratie. La floraison des partis politiques, si on ne tient compte que des dernières présidentielles, n'a pas permis l'élargissement de l'offre politique. Des facteurs sont toutefois à prendre en compte, notamment la hausse vertigineuse de la caution électorale. Des partis comme le MONIMA se sentent sanctionnés par cette décision.
Seules les formations de grandes envergures dotées de moyens financiers, logistiques et humains très importants comme le TGV, le TIM et le HVM, partis des trois derniers présidents, mais aussi les partis des patrons de presse comme le MMM, le ARB et de ceux qui ont réussi à se hisser au sommet de la sphère politique malgache grâce aux personnalités de leurs leaders comme le, MTS, le FTT, l'APM, le Tsara Tahafina, le FMI Malagasy et le Mihava Tour ont une réelle existence en disposant de candidats lors du dernier scrutin.
Strapontin politique
Les élections législatives et communales qui approchent offrent ainsi l'occasion aux partis de taille moyenne de s'exprimer. Il s'agit des élections de proximité où les formations qui ont d'assise qui ne dépasse même pas le cadre du district peuvent mettre à mal les ténors de la politique malgache. En tout cas, 85 partis ou formations politiques seulement avaient participé aux législatives de mai 2019 sur les 195 enregistrées au MID.
S'agissant des élections communales et municipales du 27 novembre 2019, sur les quelque 6 303 candidatures validées par la Commission Électorale Nationale Indépendante, on ne compte que 61 partis ou formations politiques, soit seulement près d'un tiers des partis légalement constitués. En tout cas, la plupart des partis politiques malgaches se réduisent en des groupuscules qui n'espèrent que la mise en place d'une Transition pour avoir la chance de s'asseoir sur un strapontin politique.