Les pays africains doivent protéger leur souveraineté économique face à un système financier internationale parfois corseté par l'Occident, a expliqué à Sputnik Afrique le militant panafricain Abdoulaye Nabaloum.
Sortir de l'aliénation occidentale. L'Afrique doit se méfier des discours portés par les institutions financières internationales, comme le FMI ou la Banque mondiale, qui aliènent sa souveraineté économique, a déclaré à Sputnik Afrique Abdoulaye Nabaloum, fondateur de l'association Actions pour la Souveraineté des Peuples.
"Les mécanismes de Bretton Woods ont permis de maintenir l'Afrique dans une situation difficile, une situation de précarité qui alimente aujourd'hui toutes les tensions [...] Nous avons compris qu'il y avait deux langages: le langage de la vérité sur nos ressources naturelles et le langage du mensonge, qui veut nous inculquer que nous sommes des États pauvres et que nous devons être sous perfusion du système financier international", explique-t-il ainsi.
Sur le dossier ukrainien, certains acteurs occidentaux ont d'ailleurs voulu manipuler les outils financiers internationaux pour sanctionner la Russie, ce qui a renforcé la méfiance à leur égard, affirme encore Abdoulaye Nabaloum.
L'alternative des BRICS
L'incapacité des institutions financières internationales à coller aux réalités africaines n'est cependant pas une fatalité, car des alternatives ont peu à peu vu le jour. Les BRICS portent notamment une vision plus multipolaire qui pourrait séduire le Sud global, note le militant panafricain.
"C'est une très bonne chose d'avoir pensé à ce multipolarisme [...] Il faudra que les BRICS fassent le diagnostic de ce qui n'a pas marché avec les institutions de Bretton Woods pour favoriser d'abord le développement", déclare-t-il ainsi.
La possible mise en place d'une monnaie commune aux BRICS pourrait notamment briser la domination du dollar. Le travail du groupe pour trouver une alternative au système de paiement bancaire SWIFT doit également être suivi de près, souligne Abdoulaye Nabaloum.
Cette évolution vers un monde multipolaire pourrait "favoriser drastiquement la situation économique financière des pays africains", conclut-il.