Plus que 72 heures pour la publication des élections 2023 par la CENI. Le décor de ce cadeau de la Saint Sylvestre est planté avec une série de publications des résultats partiels de la présidentielle par la centrale électorale. Mais déjà, l'importante mission conjointe d'observation des catholiques et protestants vient de dévoiler son rapport. En substance, elle constate qu'un candidat s'est largement démarqué des autres. Félix Tshisekedi se trouve toujours en tête dans ces résultats partiels de 177 circonscriptions sur 179 en comptant 7.219.816 voix après la publication de mercredi 27 décembre dernier.
Un véritable camouflet pour l'opposition qui s'est présentée en pièces détachées face à Tshisekedi qui s'est donné suffisamment le temps de préparer cette élection. Ce, alors que les opposants se sont laissé distraire par un dialogue qui résulterait d'un éventuel glissement. Moïse Katumbi n'attend plus rien du résultat de ces élections. C'est là qu'il faille enrichir la réflexion sur le meilleur perdant.
Que deviendront alors les candidats députés nationaux et provinciaux ainsi que les conseillers communaux de Moïse Katumbi? Le chairman se neutralise à la magistrature suprême. Va-t-il inviter les autres candidats à un suicide collectif? Aujourd'hui, le FCC qui a eu à appeler au boycott lors de l'enrôlement en paie un lourd tribut. De la même manière, Martin Fayulu qui a ordonné à ses partisans de s'interdire de participer aux différents échelons de vote.
Moïse risque de s'isoler politiquement et perdre finalement les pédales de son parti politique. Ceux de ses partisans qui auront remporté les élections vont préférer assumer leur mandat plutôt que de passer un nouveau quinquennat dans le vide. Déjà, Delly Sesanga a commencé par dévoiler qu'il n'a rien obtenu de Moïse Katumbi pour battre campagne et par conséquent «si je suis élu, je vais siéger».
Une discordance non de moindre à gérer parmi les leaders politiques et les autres candidats qui ont soutenu, d'une façon ou d'une autre, la candidature de Katumbi.
Il sied de reconnaitre que c'est la première fois en République démocratique du Congo, qu'un scrutin se rapproche de la vérité des urnes contrairement à 2006, 2011 et 2018. Deux faits majeurs : Kinshasa et la diaspora étaient considérés comme les fiefs de l'opposition.
Une grande première, pour cette fois-ci, la capitale qui a majoritairement voté pour le président sortant et également la diaspora. On croit savoir que cette étrange bascule dans le camp du pouvoir serait dû à une représentativité du principal challenger de Tshisekedi qui est Moïse Katumbi.
Clairement, c'est le président sortant qui tire profit de sa campagne sur le candidat de l'étranger qui se trouve fragilisé au départ par le discours du "père et de mère congolais". Maintenant que toutes les missions d'observation et la communauté internationale ont entériné les résultats de la CENI, le peuple congolais mérite de savourer ce cadeau de la paix de cette nouvelle année 2024.