Au Sénégal, dans la région de Diourbel, naissait il y a 100 ans Cheikh Anta Diop, le 29 décembre 1923. Cet historien majeur, qui a profondément marqué les esprits par son oeuvre ambitieuse, a replacé le continent africain au coeur de l'histoire universelle. Scientifique, panafricaniste, Cheikh Anta Diop est mort en 1986 laissant derrière lui des écrits qui continuent toujours à être étudiés aujourd'hui.
La maison de Cheikh Anta Diop située à Fann est désormais un musée. La cérémonie d'inauguration a eu lieu, ce vendredi 29 décembre, jour d'anniversaire du centenaire de la naissance de l'enfant de Thieytou. Elle a été présidée par le Premier ministre Amadou Ba en présence du ministre de la culture Aliou Sow et de trois anciens recteurs de l'Ucad que sont Abdou Salam Sall, Saliou Ndiaye et Ibrahima Thioub.
Fils ainé de Cheikh Anta Diop, Cheikh Mbacké a souligné que cette maison fait partie du patrimoine immobilier de l'Ucad. Il a aussi rappelé l'importance de cette résidence dans l'oeuvre du savant sénégalais.
« La proximité de cette maison de Fann avec l'Université de Dakar et plus spécifiquement avec l'un de ses instituts qu'est l'Ifan a été un facteur géographique particulièrement bénéfique dans l'activité professionnelle du chercheur Cheikh Anta Diop, notamment dans la phase de construction du laboratoire de datation par radiocarbone qui lui a été confiée par le directeur de l'Ifan de l'époque, Théodore Monod au début des années 1960 », a-t-il dit.
Lieu d'élaboration des travaux et d'écriture des publications de Cheikh Anta, ajoute-t-il, la maison, restée « à peu près telle qu'elle était de son vivant », est aussi partie intégrante de l'histoire politique du Sénégal.
Maintenant que la décision d'en faire un musée est prise, Cheikh Mbacké appelle à enrichir le contenu. « La famille de Cheikh Anta apportera tout son concours à l'équipe muséale afin d'en faire un lieu pérenne de mémoire, d'éducation et d'espoir ».
Cet appel est aussi celui du Premier ministre. Amadou Ba rappelle que Cheikh Anta a été un penseur visionnaire ayant consacré sa vie à la restauration de la dignité intellectuelle de l'Afrique et à la réhabilitation de son histoire millénaire. Ce qui doit faire de sa maison un symbole vivant de son héritage.
« La maison devrait devenir un foyer du savoir et d'éducation. L'Ucad a la responsabilité de faire de cette maison un centre de recherche, de réflexion et de transmission du savoir », interpelle-t-il. Selon le Pm, il est crucial d'impliquer activement les étudiants dans la gestion et l'animation afin d'assurer une transmission harmonieuse du legs du savant à la génération future.
Des appels qui semblent avoir été entendus par le Rectorat. Venue représenter le Recteur Ahmadou Aly Mbaye, la vice-recteur Aminata Niang est consciente du fait que le musée doit contribuer à la diffusion des enseignements du professeur Cheikh Anta Diop. Ainsi, promet-elle un engagement solide de l'Université.
« Tous les savoirs et compétences seront mobilisés pour donner à ce haut lieu, la notoriété et l'exigence de qualité qu'appelle la personnalité de Cheikh Anta Diop. (...) Soyez persuadés que le Recteur et toutes les instances habilitées de l'UCAD, ne ménageront aucun effort pour faire de ce musée, un instrument scientifique et culturel digne de son parrain. »