Gabon: Trois questions à Mariette Raissa Kombila, Présidente Fondatrice de l'association Mouetse

29 Décembre 2023

Dans quelques heures seulement, l'année 2023 va passer le témoin à sa soeur 2024. Mariette Raissa Kombila, Présidente Fondatrice de l'association Mouetse, clair de lune en langue ypunu a bien voulu répondre aux trois questions de la rédaction.

1- Quel bilan faites-vous de vos activités associatives en cette année 2023 qui s'en va ? Qui est ce qui vous a le plus marqué ?

En cette année 2023, l'association Mouetse qui signifie "clair de lune" en langue ypunua a connu une avancée significative dans la mise en place des mécanismes de lutte contre les violences conjugales. Elle s'est vue doter d'un espace de transformation des produits agricoles pour sortir les femmes de la dépendance financière.

Elle a bénéficié d'un partenariat avec la société Africa Global Logistics (AGL) anciennement appelée Bolloré Africa Logistiques. Fidèle à son engagement social et humain, elle s'est rendue au contact des populations pour :

- une importante dotation de produits pharmaceutiques et d'hygiène féminin dont les bénéficiaires étaient les femmes et les jeunes incarcérés à la prison centrale de Tchibanga ;

- une distribution de serviettes de protection de maternité pour les femmes démunies et enceintes.

- face au besoin crucial des populations et à la demande de celles-ci, nous avons couru aux chevets des femmes à la maternité Benjamin Ngoubou pour la distribution des couches de naissances et des serviettes hygiéniques ;

- l'association dont j'ai la charge, a organisé une campagne intensive de sensibilisation pour la lutte contre les violences faites Aux Femmes durant les 16 jours d'activisme décrétés par les Nations-Unies qui a lieu du 25 au 10 décembre de chaque année ;

- l'association MOUETSE a apporté son expertise pour le lancement de la Chaire ICESCO ( Institut du monde arabe pour l'éducation la science et la culture) au Gabon ;

- dans le cadre de l'autonomisation de la femme rurale et pour clôturer l'année, les femmes de l'association MOUETSE ont bénéficié d'une formation en techniques d'élevage de poissons (pisciculture) et d'un don de matériels pour le lancement d'une activité génératrice de revenus grâce à une collaboration avec le Ministère de l'Agriculture de la Pêche et de l'Élevage, sous la houlette de la Direction Générale de la Pêche.

Toutes ces actions menées auprès des populations nous ont permis de grandir en expérience associative et nous ont aussi marqué positivement.

2- Qu'est ce que vous souhaitez pour l'an 2024 qui vient ?

Notre pays occupe la première place continentale en matière de la défense des droits des femmes. Malgré cette position honorable, plusieurs campagnes de sensibilisations, malgré la construction d'un centre d'accueil pour les femmes violentées et les gouvernements qui se succèdent, notre pays le Gabon ne cesse d'enregistrer de nombreux cas de "feminicides", et de discriminations à l'endroit des femmes.

Pour les années à venir, l'association MOUETSE va continuer à militer pour la sauvegarde de l'institution famille, briser la loi de l'omerta qui détruit à petit feu, la cellule familiale. Sortir les femmes de la terreur et de l'emprise psychologique de leurs bourreaux. Nous voulons accroître le nombre de campagnes de sensibilisations sur les violences conjugales et les violences basées sur le genre. Nous invitons les sociétés établies dans notre pays au respect de la Responsabilité Sociétale Entreprise (RSE).

Un mot à l'endroit du CTRI.

Au petit matin du 30 août 2023, notre pays a connu un coup de libération. Ce coup de libération a conduit notre pays à un changement de régime. Ce changement de régime a suscité de nombreux espoirs auprès des populations. Les Gabonais dont l'espoir repose désormais sur le CTRI savent que ce dernier apportera des solutions liées à leurs besoins sociaux-économiques, éducatifs, sécuritaires... le chantier est vaste certes mais ils restent confiants.

En tant que présidente Fondatrice de l'association MOUETSE et fervent défenseur des droits de la Femme, je serais heureuse de savoir le Général de Brigade, Président de la transition, Chef de l'État, Brice Clotaire Oligui Nguema, prendre la décision de ramener à la femme Gabonaise son Ministère de référence "Ministère des Droits de la Femme". La dissolution de ce Ministère le jour de la célébration de la journée internationale des droits de la Femme, 8 mars 2021 fut perçue par les défenseurs des droits de la Femme comme une violation extrême de leurs droits.

Je tiens à remercier tous nos partenaires locaux et au développement pour l'accompagnent et leurs contributions à la matérialisation des objectifs de développement durables N°5 conformément aux Nations-Unies. En tant que garante de nos traditions, la femme Gabonaise ne saurait rester en marge de ce processus de transition. En respect des différentes conventions internationales ratifiées à l'instar du protocole de MAPUTO. Elle compte participer au rayonnement de son pays le Gabon.

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