Gabon: Le parti d'Ali Bongo en crise confronté à des démissions en cascade et à la grève de son personnel

Le Parti démocratique gabonais (PDG), l'ancien parti unique qui a dirigé le Gabon durant 55 ans d'Omar Bongo à Ali Bongo traverse une période trouble, trois mois après le coup d'État. Le président déchu et chef de la formation Ali Bongo vit reclus dans sa résidence de Libreville, plusieurs cadres sont en prison, d'autres en résidence surveillée, quand d'autres encore rasent les murs. Signe du déclin, certains cadres démissionnent. Dernier fait en date, le personnel du parti est en grève pour revendiquer des arriérés de salaire.

Ils observent un sit-in dans la grande salle de réunion du siège du PDG, dans une situation inimaginable avant le coup d'État du 30 août dernier : au total, 109 salariés de l'ancien parti unique, fondé par Omar Bongo en 1968, disent avoir faim.

« Quelqu'un ne peut pas vivre sans argent », en dit une présente. « Nous sommes des mères et pères de famille, nous voulons notre argent », enchaîne un autre. « On n'a pas mangé !! », s'indigne une troisième manifestante.

Il y a quelques semaines, le PDG a mis en retraite une trentaine d'agents sans payer la totalité de leurs droits. « Nous n'avons les mêmes moyens financiers qu'avant, justifie Luc Oyoubi, secrétaire-général par intérim du parti. Et c'est pour cela que certaines personnes ne s'y retrouvent plus, mais nous n'avons pas le choix, nous ne pouvons pas continuer comme avant, ce n'est pas possible. »

Après plus d'un demi-siècle de victoires électorales, le parti enregistre en ce moment des démissions en cascade.

« Certains de ces démissionnaires se sont retrouvés dans la hiérarchie du parti sans avoir été militants du parti auparavant, tente de nuancer Luc Oyoubi. Donc le fait que de tels militants s'en aillent nous permet de restaurer le Parti démocratique gabonais. »

Le PDG prépare activement son congrès. Certains cadres suggèrent de débaptiser le parti, tandis que d'autres estiment que ce nom est un héritage à conserver.

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