Aux Comores, l'article 65 de la Constitution oblige le président de la République à prononcer, une fois l'an devant l'Assemblée nationale, un discours sur l'état de l'Union. Un exercice auquel Azali Assoumani s'est prêté hier, vendredi, revenant sur les actions de son gouvernement et ses perspectives avec la présidentielle du 14 janvier prochain à laquelle il est lui-même candidat.
Azali Assoumani a délivré un discours d'unité, invitant ses cinq adversaires à se joindre à lui pour préserver l'alternance politique pacifique et démocratique. Président-candidat, Azali Assoumani a prêché la paix et la consolidation de la démocratie et de la cohésion sociale. Invoquant la loi, il a mis en garde contre tout extrémisme et a tendu la main à ses adversaires politiques. « Je reste entièrement disponible pour continuer, avec tous les acteurs politiques, de la société civile de notre pays, à privilégier toutes les voies susceptibles pour garantir la tenue d'élections libres, transparentes et démocratiques à l'issue desquelles notre pays et sa population sortiront gagnant ».
Ses adversaires politiques voient là un discours paradoxal et pointent du doigt le comportement du chef de l'État. « Comment Azali prône la démocratie alors qu'il est le premier à la bafouer ? Comment Azali invite les Comoriens à traiter les candidats de la même manière alors que lui, s'est placé au sommet des candidats, (refusant) de prendre congé et utilisant les biens et le personnel de l'État pour ses intérêts ? Je trouve que c'est un discours qui manque de consistance », a réagi Salim Issa Abdillah, candidat de la coalition d'opposition Nalawe.
Dans son discours, Azali Assoumani a salué le travail efficace des institutions en charge de l'organisation des élections. Un point de discorde avec l'opposition qui, elle, ne cesse de critiquer le comportement de la Commission électorale nationale indépendante, à deux semaines de la présidentielle.