Le docteur Doudou Tamba a présenté vendredi à la Faculté de médecine de pharmacie et d'odontologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) un répulsif de moustiques grâce à la transformation d'une plante qui se développe en Casamance en un diffuseur d'intérieur anti-moustique trois fois plus efficace que les produits disponibles actuellement sur le marché.
"Sous couvert de TAMBA Labs, une start up spécialisée dans le développement de biotechnologies issues de plantes médicinales africaines et de médecine traditionnelle nous avons mis en place ce répulsif de moustiques qui dure 8h 30 minutes soit 3 fois plus efficace que les produits existants sur le marché européen", a déclaré le docteur Doudou Tamba qui animait une conférence de presse.
Le pharmacien explique que ce diffuseur intelligent anti-moustiques qui demeure le premier dispositif à gérer précisément la libération d'ingrédients actifs" a été mis en oeuvre à partir d'une plante qui se développe en Casamance.
Se voulant plus explicite à ce sujet, le docteur Tamba informe que "le diffuseur intègre des capteurs avancés très sensibles qui surveillent en permanence la nouvelle molécule répulsive naturelle brevetée dans l'air".
Selon le pharmacien, les utilisateurs ont un contrôle facile grâce à une application mobile intuitive qui fournit des mises à jour en temps réel sur les niveaux de répulsif garantissant ainsi une protection optimale en permanence.
"Les actifs innovants ainsi obtenus sont spécifiquement destinés à l'industrie pharmaceutique, marquant ainsi une contribution significative à l'avancement des solutions thérapeutiques", a dit Doudou Tamba.
Il espère démarrer ses activités en 2024 mais souhaite l'appui de l'Etat.
Pour y arriver, M. Tamba renseigne qu'un brevet d'invention français a été déposé en mars 2023, avec une extension mondiale prévue dès 2024.
"En mai 2023, une autorisation de mise sur le marché en France a été obtenue, constituant une première mémorable pour un chercheur sénégalais dans ce domaine de santé où aucune innovation majeure n'avait été apportée depuis près de 30 ans à l'échelle mondiale", a-t-il expliqué.
"Mon objectif est de mettre en lumière ces trésors de la nature en créant des solutions innovantes destinées aux industries pharmaceutiques", a défendu Doudou Tamba.
Il rassure que »la matière première est disponible à foison ainsi que la main d'œuvre. Cela veut dire qu'on peut fournir un marché mondial qui fait 6500 milliards en espérant que le Sénégal va devenir leader dans ce segment de produits que sont ces répulsifs de moustiques", a-t-il avancé.
"On espère démarrer l'industrialisation dès 2024 parce que dans l'intelligence industrielle, il y a l'espionnage d'où l'importance d'aller très vite. Mais industrialiser un produit demande de gros moyens surtout celui-ci qui va avoir un impact mondial avec autant de chiffres d'affaires possibles, il faut qu'on ait nécessairement le soutien de l'Etat, un soutien institutionnel", a-t-il lancé comme invite.
Pour sa part, le professeur Williame Diatta estime que le projet va être porteur dans la lutte contre le paludisme. Pour ce faire, il invite le chercheur à trouver des champs en Casamance afin de produire et cultiver la plante.