Sénégal: Sédhiou - Grève des conducteurs de motos « jakarta », le mot d'ordre largement suivi, les usagers expriment leur galère

30 Décembre 2023

La journée d'hier, vendredi 29 décembre a été durement vécue par les usagers des motos taxis à deux roues appelées « Jakarta ». Leurs conducteurs ont décidé de mettre la clé sous le paillasson en signe de complainte contre les nombreuses tracasseries dont ils déclament être victimes. Le commissaire de la police de Sédhiou explique qu'il s'agit de contrôles réguliers visant à renforcer la sécurité des citoyens.

Les conducteurs de moto taxis appelées « Jakarta » de la commune de Sédhiou ont coupé le moteur de leur engin et décidé de ne pas offrir leurs services aux usagers hier, vendredi. Par cet arrêt volontaire de travail, ces conducteurs de moto taxi entendent ainsi protester contre les tracasseries policières dans les différentes artères de la ville. La dame Sory Bineta Diallo rencontrée au marché central de Sédhiou relate son calvaire : « je suis venue faire mes achats ici au marché central. A l'aller j'ai marché pour venir mais ce serait difficile de retourner à pied avec mes bagages », se plaint-elle.

Devant les institutions de finance, c'est la même situation. Nous y avons trouvé le sieur Souleymane Mansaly, président régional des personnes en situation de handicap : « cette grève a beaucoup impacté sur les activités des usagers surtout nous en situation de handicap. Présentement, je suis venu faire des opérations et je n'arrive pas à trouver un moyen pour rentrer ».

Au centre hospitalier, les usagers cherchent désespérément » conducteur ». « En venant, j'ai eu une bonne occasion qui m'a amené à l'hôpital et voilà que je ne peux plus repartir. J'habite le quartier Sansossou 2 et c'est loin d'ici. C'est franchement une situation très désagréable pour nous », dixit une autre dame trouvée au seuil du portail de l'hôpital de Sédhiou.

Le président des conducteurs de Mototaxis Pape Djignaly ne trouve pas opportun de faire une quelconque déclaration à la presse mais un des membres qui préfère non plus ne pas être cité explique que cette grève est un avertissement et fait suite à de nombreuses tracasseries avec des agents de police.

Notre interlocuteur précise que personne ne s'oppose à un contrôle régulier de formalités mais ce qui inquiète le plus, c'est un excès de zèle qui tourne bien souvent à des disputes avec des agents en faction, a-t-il notamment indiqué.

Le commissaire de police Youssou N'dong, chef du service régional de sécurité publique de Sédhiou, a écarté toute action de zèle et rappelé l'arrêté ministériel qui exige, selon lui, la détention d'une carte grise, du permis de conduire, l'assurance et le port obligatoire de casque pour le conducteur. Le commissaire ajoute que pour l'ensemble de ces outils, l'exigence porte surtout sur le port de casque et informe que cette année, trois cas d'accident mortels de la circulation routière impliquant les motos taxis jakarta sont dénombrés des suites de polytraumatisme crânien. Quant aux conducteurs de motos taxis jakarta, ils promettent de se faire entendre à chaque fois que nécessaire.

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