Qu'est-ce qu'on attend de ces commerces ? Tout d'abord, la proximité, mais aussi le libre choix de produits locaux frais, et bien entendu les prix. Et c'est là qu'il y a des problèmes pour tout consommateur pressé et qui, souvent, ignore tout ce qui se passe sur le marché.

Les grandes surfaces couvrent, pour ainsi dire, presque tous les villages et grandes villes de la République. Ceux qui ne sont pas en mesure de monter une grande chaîne de distribution optent pour des magasins à rayons multiples, autant dire des « épiceries » modernes bien achalandées et qui ont réussi à s'imposer en offrant à leur clientèle des articles aussi variés que difficiles à trouver ailleurs.

Il y en a encore d'autres qui figurent au milieu de cette nomenclature et, tout à proximité des cités, se convertissent en petites supérettes dont le rôle n'est pas à négliger. Pourquoi cet engouement et pour quelle raison voit-on surgir ces commerces ? Tout simplement, parce que la majorité de leur clientèle est réglée au diapason de leur rythme de vie professionnelle.

Considérant les difficultés qui augmentent avec un pouvoir d'achat en nette régression, pères et mères de familles finissent par choisir de travailler pour s'entraider. Les enfants sont conduits de bonne heure à la crèche ou en maternelle, les autres au lycée ou au collège avec des cours particuliers pour éviter les problèmes et se soulager la conscience.

En rentrant, pour bien des chefs de famille, la grande surface de la zone, la supérette du coin et souvent le traiteur le plus proche sont des passages obligés, pour « faire vite, rentrer le plus tôt possible ».

Proximité, choix, mais...

Qu'est-ce qu'on attend de ces commerces ? Tout d'abord, la proximité, mais aussi le libre choix de produits locaux frais, et bien entendu les prix. Et c'est là qu'il y a des problèmes pour tout consommateur pressé et qui, souvent, ignore tout ce qui se passe sur le marché.

Ces commerces sont nantis de services marketing bien rodés et qui savent présenter, tenter, pousser vers la décision les yeux fermés, en faisant miroiter un produit d'appel.. Pourtant, chacun a ses affirmations qui frisent la publicité mensongère: les uns assurent que « ce sont les prix les moins chers ». D'autres promettent de « rembourser la différence dans le cas où on trouve moins cher ». Où est la vérité ?

Le même jour, nous avons procédé à une simple comparaison des prix au niveau des viandes, du poulet et du poisson. Nous avons pris la précaution de choisir une même catégorie, les mêmes morceaux : épaules, cuisses, avec ou sans os, pilons, etc. en se gardant de cibler le même fournisseur. Nous avons constaté des différences d'une grande surface à une autre. Et cette différence n'est en rien minime. Même les « promotions » offertes sont ridicules. La différence entre les prix barrés et ceux en promotion est si exagérée qu'ils n'ont rien de sérieux.

Quelle est la raison de ces variations des prix, alors que c'est le même fournisseur qui livre le même produit aux revendeurs des marchés ou aux boutiques qui portent son enseigne ? Pourtant, ces prix devraient être plus bas, étant donné que les grandes surfaces sont en mesure d'acheter de grandes quantités et nous supposons qu'elles bénéficient de prix beaucoup plus avantageux.

Aucun effort de participation

La différence, c'est autant de gagné pour elles. Font-elles profiter leur clientèle pour participer à l'effort souhaité en ces temps difficiles ? Nous n'en sommes pas encore à la mise en place d'une centrale d'achat qui traite pour toutes les enseignes tel que le cas dans bien des pays étrangers. Ces centrales ont monté des centrales d'achat qui ont un pouvoir énorme. « Elles ont presque le monopole sur les produits alimentaires. En France, il n'y en a plus que cinq qui négocient pour toutes les marques. Elles peuvent donc mettre une très forte pression sur les fournisseurs, pression qui s'apparente parfois à du chantage ou du racket ».

Depuis la pandémie du Covid-19, suivie de la guerre russo-ukrainienne, la sécheresse, les événements qui ont lieu à Gaza, les prix, se sont installés sur une courbe ascendante. Les causes les plus évoquées reviennent au renchérissement des matières premières. Pourtant à ce propos, les prix de bien des denrées de première nécessité sont subventionnés et s'ils manquent, cela suppose que leurs prix restent souvent les mêmes.

Les dérivés du lait sont devenus des produits de luxe, comme les fromages ou les yaourts. Leurs prix varient d'une grande surface à une autre. Alors que le fournisseur est le même. Pourquoi?

Ces charcuteries incontrôlées

Les charcuteries, que personne ne surveille en dépit des problèmes qu'elles posent et dont les enfants sont friands, sont également l'objet de fluctuations calculées en fonction du lieu d'implantation, du lieu de vente et de la clientèle. A ce propos, il y a une certitude scientifique: la charcuterie est cancérogène. Les nitrites, c'est-à-dire les additifs qui lui donnent notamment sa couleur rose, en sont la cause.

Les marques se bousculent et personne ne sait parfois d'où elles viennent. Les emballages des jus, des boissons gazeuses, de l'huile donnent l'apparence d'être les mêmes, alors qu'ils sont de contenance moindre. Aucune indication et la quantité est imprimée en toutes petites lettres. Les pots de yaourt de 110 gr ont disparu et cédé la place à ceux de 100 gr, alors que le prix a augmenté. Les fruits et légumes connaissent des manipulations exagérées, alors qu'en pleine saison un produit devrait baisser, il se trouve propulsé aux sommets pour des raisons inexplicables.

En fin de compte, il est temps de s'occuper de ces lieux de vente qui, quoi que l'on en dise, semblent bénéficier d'une certaine mansuétude et qui n'en font qu'à leur tête. A moins de prouver, sur le terrain et par les faits, leur contribution à l'effort général d'alléger les charges du consommateur, cet univers est bien impitoyable.