La Russie a rouvert, le 28 décembre, son ambassade au Burkina Faso qu'elle avait fermée en 1992, poursuivant ainsi son rapprochement avec ce pays sahélien.
« Nous assistons aujourd'hui à la cérémonie de reprise des activités de l'ambassade de Russie à Ouagadougou. La Russie continuera à apporter son assistance au Burkina Faso pour la formation des spécialistes, des cadres nationaux, civils et militaires. Nous sommes déterminés à élargir la coopération dans les domaines », a déclaré l'ambassadeur de Russie en Côte d'Ivoire, accrédité au Burkina Faso, Alexeï Saltykov, lors de la réouverture de la chancellerie.
« Nous espérons que les partenaires burkinabè élargiront progressivement les gammes de produits achetés en Russie, notamment les machines agricoles, des engrais minéraux, ainsi que des équipements pour l'industrie minière », a-t-il poursuivi. Par ailleurs, « 25 000 tonnes de blé » représentant « une aide humanitaire de la part de la Russie » sont « en train d'être acheminées vers le Burkina Faso », a indiqué Alexeï Saltykov.
Le diplomate russe réside jusqu'à présent à Abidjan mais a fait des déplacements réguliers à Ouagadougou ces derniers mois. Il a ajouté qu'il dirigerait dans un premier temps la mission diplomatique au Burkina jusqu'à la nomination d'un ambassadeur par le président russe, Vladimir Poutine.
Le Premier ministre burkinabè, Appolinaire Joachimson Kyélèm de Tambéla; le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré; d'autres membres du gouvernement et le chef d'état-major général des armées du Burkina étaient présents lors de la cérémonie.
De son côté, le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean-Marie Traoré, a assuré lors de la cérémonie que la fermeture de l'ambassade de Russie, il y a trente et un ans, n'avait pas mis fin à la « coopération » entre les deux pays, qui comprend notamment la formation de plusieurs cadres.
Depuis le coup d'Etat qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir en septembre 2022, le Burkina Faso a rompu ses relations avec la France et cherche à diversifier ses partenaires. Ouagadougou a notamment obtenu en début de 2023 le départ des troupes françaises de son sol, avant de se rapprocher de la Russie. Un accord a été signé par les deux pays mi-octobre pour la construction d'une centrale nucléaire russe au Burkina, où moins d'un quart de la population a accès à l'électricité.
En début septembre, une délégation russe, conduite par le vice-ministre de la Défense, Iounous-Bek Evkourov, s'était rendue à Ouagadougou pour échanger avec Ibrahim Traoré sur des questions de développement et de coopération militaire. Quelques semaines après le dernier coup d'Etat, le Burkina avait octroyé le permis d'exploitation d'une nouvelle mine d'or à la société russe Nordgold, qui exploitait déjà trois gisements dans le Nord du pays.
Lors du sommet de Saint-Pétersbourg en juillet dernier, le président russe, Vladimir Poutine, avait annoncé que Moscou allait livrer gratuitement, dans les mois à venir, des céréales à six pays africains, dont le Burkina.
Le pays s'est également rapproché du Mali et du Niger, dirigés eux aussi par des régimes militaires et liés par l'Alliance des Etats du Sahel, une coopération de défense qui entretient également des relations avec Moscou.