Tunisie: Rompre avec les pratiques de rafistolage

1 Janvier 2024

La situation socioéconomique et financière demeure, certes, difficile en Tunisie, mais quelques étincelles pointent à l'horizon laissant entendre que l'avenir peut être meilleur grâce aux indicateurs affichés, ces derniers temps incitant à l'optimisme en vue de jours meilleurs.

Dans cette optique, et si on regarde du côté de la moitié pleine du verre, on relève deux chiffres qui viennent de nous être communiqués par la Banque centrale de Tunisie concernant les recettes touristiques et les sommes transférées par les Tunisiens résidant à l'étranger (TRE) avec respectivement 6,7 milliards de dinars et 7,3 milliards de dinars !

Deux faits de grande importance pour les équilibres financiers généraux qui reçoivent une bonne bouffée d'oxygène à l'orée de la nouvelle année 2024, mais qui ne doivent aucunement cacher les aspects négatifs de la situation à certains niveaux et qu'il va falloir regarder de plus près.

Sur ce plan, on peut citer deux volets de taille où les chiffres font ressortir de réelles défaillances touchant, d'abord, le secteur informel où, selon l'Observatoire national de l'emploi et des qualifications (Oneq), plus d'un million de personnes exercent.

Il ressort, également, que ce travail non réglementé n'épargne aucun segment de la population, en l'occurrence des jeunes, des femmes, des personnes peu instruites, ainsi que parfois une partie des diplômés de l'enseignement supérieur, sachant que les secteurs concernés englobent, surtout, l'agriculture, le bâtiment, les services et le commerce.

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Ensuite, on relève le côté de l'insécurité alimentaire qui « menace », selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), près de 1,5 million de personnes qui pourraient se voir confrontées à ce risque.

Et comme pour la majorité des autres maux qui minent la situation socioéconomique du pays, on retrouve, inéluctablement, la responsabilité des gouvernements qui se sont succédé depuis l'indépendance de la Tunisie, précisément lors de la décennie dite noire, dans la mesure où on avait toujours choisi les solutions de facilité privilégiant les « rafistolages et le court terme » plutôt que les approches de fond et le long terme.

Si nous prenons l'exemple du volet alimentaire, les experts sont persuadés qu'il fallait s'occuper de l'autosuffisance alimentaire au lieu de chercher à assurer, uniquement, la sécurité en la matière qui permettait, dans le meilleur des cas, de se procurer une nourriture suffisante sans garantir la production à l'échelle nationale.

Ces situations qui se répercutent, aujourd'hui, sur le vécu des Tunisiens, sont les résultats « obligés » générés par les politiques suivies par des décideurs qui préféraient protéger, par des lois sur mesure, les cartels mafieux, tout en suivant l'importation pour subvenir aux besoins des Tunisiens au lieu d'encourager la production à l'échelle nationale.

En tout état de cause, il est plus que temps de s'atteler à la tâche, en élaborant des stratégies efficaces avec pour finalité le développement global et durable...

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