La grève des enseignants du public aux Comores, débutée le 17 novembre, persiste en raison de revendications pour une revalorisation de leur grille indiciaire, afin d'aligner leurs salaires sur d'autres professions bénéficiant déjà de la même loi. Bien que le gouvernement ait proposé une nouvelle grille indiciaire, les syndicats l'ont rejetée, arguant de son insuffisance. Les autorités justifient cette proposition en raison des contraintes budgétaires du pays. Le mouvement de contestation s'est invité dans la campagne présidentielle du 14 janvier, devenant un enjeu entre l'opposition et le pouvoir.
Les grévistes estiment que le gouvernement ne fait aucun effort pour trouver une solution.
« Malheureusement, le gouvernement n'a pas bougé d'un iota, estimeMoussa Mfoungouliye, secrétaire général de la Fédération des syndicats de l'éducation aux Comores. Ils ont dit qu'ils ne sont pas en mesure pour l'instant de répondre à cette revendication et nous avons sollicité à ce qu'il y ait aussi des mesures transitoires notamment le paiement de quelques avancements. Malheureusement, le gouvernement n'accepte pas et donc nous sommes obligés de maintenir la grève jusqu'à la satisfaction de nos revendications. »
Avec cette épine dans le pied en cette période électorale, Azali Assoumani a notamment proposé l'organisation d'assises nationales après les élections. Une solution refusée par les initiateurs du mouvement de grève. Abdoulfatah Ali, enseignant de français, parle de réformer l'école publique.
« Les résultats de l'année dernière montrent bien que notre système éducatif est dans état de délabrement avancé. Il appartient donc aux candidats d'élaborer un plan de redressement de l'école public. Vous savez qu'aujourd'hui beaucoup de parents envoient leurs enfants à l'école privée parce qu'ils considèrent que l'école publique n'existe pas. Cela ils le font à contrecoeur pourquoi, parce que la vérité est qu'ils n'ont pas les moyens de le faire. »
Les candidats de l'opposition surfent tous sur la vague et critiquent la situation mais pour l'heure personne ne propose de piste de sortie de crise pour mieux doter les enseignants.