Afrique: Centrafrique / Etats-Unis - Washington appelée à sécuriser Bangui

Les troupes russes assurent la sécurité à Bangui, la capitale centrafricaine, décembre 2020. (archive)

En 2017, le Pentagone annonçait qu'il allait mettre un terme à la mission des forces spéciales déployées dans l'Est de la Centrafrique pour y traquer l'Armée de résistance du seigneur [LRA], un groupe d'origine ougandaise, classé parmi les organisations terroristes.

Les commandos américains sont restés à l'écart de la guerre civile centrafricaine qui avait conduit la France à lancer l'opération Sangaris. Après le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies pour livrer des armes aux Forces armées centrafricaines (FACa), la Russie va étendre son influence en Centrafrique, via le groupe paramilitaire Wagner. Parallèlement à la mission EUTM RCA de l'Union européenne, les États-Unis vont tenter de contrer les visées russes par une enveloppe de 13 millions de dollars pour former les soldats centrafricains.

Sur fond d'une lutte informationnelle contre Paris, Moscou va accentuer son emprise sur Bangui, via un accord de coopération avec le groupe Wagner. Ce qui va permettre à Wagner d'avoir la mainmise sur les FACa et un accès privilégié aux ressources minières du pays. Les Nations unies vont dénoncer les exactions sur les civils par les paramilitaires russes. Depuis, la France a retiré ses troupes du pays.

Wagner aurait réduit la « voilure » en Centrafrique, depuis la disparition de son chef, Evguéni Prigojine, mettant en suspens l'avenir de la « coopération » du groupe avec les autorités centrafricaines. En décembre 2022, selon le quotidien Le Monde, l'administration américaine aurait proposé au président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, de rompre avec Wagner en échange d'un nouveau partenariat en matière de sécurité. C'est ce scénario qui est sans doute en train de se dessiner. La semaine dernière, RFI révélait que la société paramilitaire américaine Bancroft Global Development était à la « recherche d'un terrain proche » de Bangui afin de « déployer ses moyens techniques, notamment des drones d'observation ». Elle ajoutait, en citant une source sécuritaire internationale, qu'elle travaillerait « à la création d'une unité centrafricaine bien équipée, formée et encadrée, qui serait dédiée au contrôle et à la protection de concessions minières », dans les secteurs où sont encore présentes des factions armées.

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Les autorités centrafricaines ont confirmé leur intention de nouer un nouveau partenariat militaire avec les États-Unis. « La République centrafricaine est en train de faire un travail de diversification de ses relations. Les États-Unis ont proposé de former [nos] soldats, aussi bien sur le sol centrafricain que sur le sol américain », a déclaré Albert Yaloke Mokpeme, le porte-parole du président Touadéra, précisant que l'offre a été acceptée. « Nous sommes dans le cadre de la reconstruction de l'armée nationale. Dans le cadre de cette reconstruction, nous avons fait appel à des partenaires, parmi lesquels la Fédération de Russie, l'Angola, le Maroc, la Guinée, ainsi de suite », a-t-il poursuivi. « Tout ce qui peut nous aider à reconstruire notre avenir et à retrouver la pleine force de nos hommes armés et de sécurité, tout ce qui peut nous aider à le faire, nous travaillons avec eux », a-t-il conclu.

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