Après la RDC qui accuse régulièrement le Rwanda de soutenir le M 23, c'est au tour du Burundi d'accuser Kigali d'être derrière le mouvement rebelle Red Tabara.
Le président Burundais Evariste Ndayishimiye a sans détour accusé vendredi dernier le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle Red Tabara, cinq jours après une attaque revendiquée par les rebelles et dont les victimes sont estimées à une vingtaine.
Cette attaque n'est que la partie visible de l'iceberg estime l'analyste belge Colette Braeckman. Experte de la région des Grands-Lacs, elle pense que le mal est plus profond.
"Je crois que cette attaque est identique aux autres perpétrées dans la région, c'est dans le cadre plus large qu'il faut situer cette attaque, une preuve de plus de la dégradation sécuritaire dans la région", a-t-elle indiqué à la DW.
La crise resurgit à nouveau
Avec l'arrivée au pouvoir d'Evariste Ndayishimiye en 2020, les frontières fermées depuis la crise de 2015, ont été réouvertes le 07 mars dernier, et les rencontres officielles entre de hautes autorités des deux pays, se sont d'ailleurs multipliées à Kigali ou à Bujumbura.
Mais ce regain de tensions pourrait compromettre les efforts en cours estime Pierrre-Claver Mbonimpa, défenseur burundais des droits de l'homme vivant en exile.
"C'est notre crainte, car si le Burundi commence à accuser le Rwanda, je crois que les frontières seront après, encore fermées, et personne ne peut se réjouir de cette situation. Nous voulons que les relations diplomatiques en cours puissent avancer dans le sens positif", a-t-il déclaré au micro de la DW.
Une instabilité régionale
La partie Est de ce vaste pays d'Afrique centrale est particulièrement sécouée par une instabilité récurrente. Les groupes armés y sévissent depuis quelques décennies.
La solution est dans les mains des pouvoirs politiques dit pour sa part Jakob Kerstan de la fondation allemande Konrad Adenauer Stifftung à Kinshasa.
Sa fondation est à l'oeuvre en vue de sensibiliser les jeunes sur l'importance de la paix et de la sécurité dans la région.
"On essaie de faciliter les échanger et les débats entre les initiatives des jeunes qui existent dans ces pays concernés. On pense que c'est utile pour les jeunes de mieux se comprendre et apprendre des autres, on facilite ces échanges", explique-t-il.
Les pays concernés sont la RDC, le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda et la Tanzanie, a assuré Jakob Kerstan.