Afrique: Au Togo, hommage national à Bella Bellow, l'envoûtante icône de la chanson togolaise

Cinq décennies après la mort de la diva togolaise Bella Bellow, elle fait l'objet d'un hommage national au Togo jusqu'en février. Cet hommage est marqué par diverses manifestations : concert, dédicace de livres... L'occasion de revenir sur l'histoire de cette voix qui a bercé la période des indépendances.

Bella Bellow, de son vrai nom Georgette Nafiatou Adjoavi, est née en 1945 à Tsévié. Son talent fait vite l'admiration et la fait connaître. En 1965, elle se produit au Dahomey pour les festivités de l'indépendance. Mais sa voix envoûtante conquiert réellement l'Afrique lors de sa participation au 1er festival des arts nègres à Dakar en 1966. En 1969, elle enregistre son premier album, Rockia.

L'ancien Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh était son guitariste dans l'orchestre, « Les Sans-Culottes » au lycée, se souvient bien. « D'abord, elle chantait uniquement en langue locale et pourtant, son chant avait comme un accent universel. Bella Bellow chantait avec beaucoup d'émotion. À la fois beaucoup d'émotion, mais beaucoup de sérénité », se souvient-il.

Bella Below fait fureur au Zénith de Paris et au Brésil. Elle prépare sa tournée américaine quand, le 10 décembre 1973, de retour d'Atakpamé au Togo, elle meurt dans un tragique accident de voiture à l'âge de 27 ans. Sa fille Nadia, qui avait un an à peine à la mort de sa mère, est émue : « C'est une fierté, c'est des regrets, c'est un tout. J'aimerais qu'elle soit là. Je trouve qu'à cet âge, avoir déjà cette profondeur, c'est une grâce. »

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Comme une rose, Bella Bellow a vécu l'instant d'une matinée. Ses oeuvres ont été reprises plusieurs fois par de grands artistes, Akofa Akoussah, Ribouem et Angélique Kidjo, entre autres.

Protéger ses oeuvres

Bella Bellow laisse des oeuvres inoubliables grâce à sa beauté vocale et une sagesse profonde. Pour marquer cet hommage, le gouvernement a décidé de protéger ses oeuvres pour vingt ans encore.

« La protection des droits patrimoniaux sur les oeuvres artistiques qui, aujourd'hui, est de cinquante ans post-mortem a été tout récemment rallongée de cinquante ans à soixante-dix ans post-mortem, dans une procédure d'urgence par le gouvernement et ceci, afin de permettre aux oeuvres de notre fierté nationale, Bella Bellow, de continuer à être couverte par des droits patrimoniaux. Sinon, ces oeuvres tomberaient cette année-même, soit cinquante ans après son décès, dans le domaine public. Le gouvernement a pris sur lui de prendre cette initiative en urgence et aujourd'hui, ses oeuvres seront protégées encore vingt ans et il en sera de même pour les oeuvres de tous les artistes togolais », rapporte Kossi Gbényo Lamadokou, ministre de la Culture et du Tourisme, au micro de Peter Sassou Dogbé.

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