Afrique: Accord Éthiopie-Somaliland - «Djibouti regrette une tension de plus», selon le porte-parole de sa majorité présidentielle

L'accord annoncé le 1er janvier 2024 entre l'Éthiopie et le Somaliland - une République qui a fait sécession de la Somalie en 1991 mais non-reconnue par la communauté internationale - qui garantit notamment un accès éthiopien sur la mer Rouge provoque des tensions régionales. Djibouti, pays par lequel transitent la majorité des exportations et importations éthiopiennes, reste prudent sur ce dossier qui « ne regarde que les Somaliens », souligne Daoud Houmed. Mais le porte-parole de la majorité présidentielle ajoute : « Djibouti offre volontiers sa médiation en sa qualité de pays qui assure la présidence tournante de l'Igad. »

L'accord annoncé le 1er janvier 2024 entre l'Éthiopie et le Somaliland fait monter la tension dans la Corne de l'Afrique. Le compromis signé entre Addis-Abeba et cette république qui a fait sécession de la Somalie en 1991 mais n'a jamais été reconnue par la communauté internationale prévoit notamment la construction d'une base militaire éthiopienne et d'un hub commercial sur la côte du Somaliland. En échange, les Éthiopiens s'engageraient à reconnaître le Somaliland comme État indépendant, selon les autorités d'Hargeisa.

En réaction, la Somalie a rappelé son ambassadeur en Éthiopie et dénoncé une violation de sa souveraineté.

Cette situation est suivie de près par tous les pays de la région et notamment Djibouti par où transitent près de 95 % des exportations et 80 % des importations éthiopiennes.

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« Djibouti est disponible pour mettre son expérience à la disposition des parties engagées »

Le pays reste toutefois prudent dans cette affaire, comme l'explique Daoud Houmed, porte-parole de la majorité présidentielle djiboutienne, au micro de Sébastien Nemeth : « Dans un premier temps, la République de Djibouti ne fait que déplorer et regrette qu'il y ait une tension de plus. D'autant plus que la Corne de l'Afrique a toujours connu des tensions récurrentes et que le problème somalo-somalien, ça ne regarde que les Somaliens. Nous ne nous ingérons pas dans leurs affaires intérieures. »

Daoud Houmed affirme toutefois : « Fidèle à ses engagements diplomatiques régis par les principes cardinaux qui sont la notion de la justice et de la paix dans la région, Djibouti offre volontiers sa médiation en sa qualité de pays qui assure la présidence tournante de l'Igad [l'Autorité intergouvernementale pour le développement, organisation sous-régionale regroupant sept pays est-africains, NDLR]. D'autant plus que Djibouti à de l'expérience en la matière. Djibouti a déjà assuré la médiation, était impliqué, dans le problème soudano-soudanais et puis aussi somalo-somalien. Djibouti est disponible pour mettre son expérience à la disposition des parties engagées. »

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