Comores: Mise en place des institutions et urgences gratuites, les priorités du candidat Salim Issa Abdillah

Salim Issa Abdillah, candidat de la coalition d'opposition Nalawe et membre du parti Juwa, fondé par l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi, s'engage à démissionner après deux ans de mandat.

Son objectif est de rétablir l'ordre constitutionnel de 2001, qui prévoyait que chaque île dirige, à tour de rôle, la destinée du pays pour un mandat de quatre ans. En tant que professionnel de la santé, il exprime son désaccord quant à la proposition d'une candidature unique de l'opposition contre Azali Assoumani.

Pourquoi vous présentez-vous à la présidence de l'Union des Comores ?

J'ai fait vingt ans de carrière. J'ai beaucoup vu, j'ai beaucoup entendu et du fait aussi que je milite dans un parti politique, je me suis dit qu'il est temps de me lancer. J'espère faire encore mieux que ce que j'ai fait dans ma profession de santé, étant donné que je suis chirurgien traumatologue orthopédiste. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé et obtenu de la part de mes partisans du parti Juwa de m'élire aux primaires pour porter le flambeau du parti dans l'élection présidentielle 2024 aux Comores.

Quelles sont les deux priorités de votre programme ?

Élu président, je suis là pour une période transitoire de deux ans. Alors, mon programme va s'atteler surtout à la mise en place des institutions, la libération des prisonniers politiques, à rétablir la cohésion sociale. Et sur ce qui est du social, du fait que je suis médecin, les urgences seront gratuites. Je vais aussi faire de mon mieux pour diminuer les taxes douanières pour que le quotidien de tout un chacun puisse être acceptable.

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Est-ce que, dans l'état actuel, vous êtes satisfait des rapports entre la France et les Comores ?

Les rapports entre les Comores et la France ont toujours été aux normes,évidemment. La France est notre premier partenaire. Elle nous suit dans tout ce qui se passe du côté du développement des Comores, raison pour laquelle la France reste et demeurera notre partenaire naturel.

On vous reproche d'être novice en politique, est-ce une force ou une faiblesse ?

En fait, j'ai vingt ans de carrière. J'ai beaucoup vu, des enfants, des adultes, des riches et des pauvres, dans tous les coins de l'île. Partout où je me rends actuellement, j'ai toujours des gens qui me connaissent. Donc côté professionnel, je suis connu partout. Côté politique, je suis contrôleur général du parti Juwa, dans le bureau exécutif.

Alors là, si on me dit que je suis nouveau en politique, je crois qu'on peut avoir tort. Moi, ça ne me dit rien parce que je trouve que c'est une force, que c'est une opportunité. Parce que moi, je peux apporter du sang neuf, faire en sorte que la jeunesse trouve que ma candidature est une opportunité pour elle. C'est la raison pour laquelle j'ai fait appel aux jeunes pour venir me soutenir et m'accompagner, du fait que j'ai des idées et des visions nouvelles, et surtout, pour tourner la page. Je suis fier de ma candidature aussi du fait que je suis sans taches.

Un de vos adversaires, candidat de l'opposition lui aussi, propose une candidature unique de l'opposition. Quel est votre avis sur le sujet ?

Moi, je respecte les avis des uns et des autres, mais l'idée de candidature unique pour le moment ce n'est pas possible, parce que la machine est déjà lancée. L'idée d'une candidature unique, c'est favoriser notre adversaire. Il faut que tout le monde se lance dans la course et qu'on se revoie au deuxième tour. Voilà, je suis contre la candidature unique.

Quelles garanties demandez-vous pour garantir la transparence et la sincérité des élections ?

C'est une élection pas comme les autres du fait que non seulement Azali, qui est président et aussi candidat, n'accepte pas de s'incliner devant les lois que lui-même a fait voter : il n'a pas pris congé, il fait des décrets, il fait démissionner les uns et les autres. Alors là, ça peut poser des difficultés pour nous, opposition, mais nous avons aussi nos mesures à prendre : il y a des cadres de concertation qui sont déjà en cours.

Mais nous aussi, nous avons notre manière de protéger nos élections, nous avons confiance aussi dans nos partenaires, telle que l'Union européenne qui s'est bien impliquée là-dedans. Il y a aussi l'ambassadeur de France qui s'est bien montré, il a pris ses responsabilités pour que cette élection soit crédible, transparente et apaisée. Il y a les Américains pour la première fois, on a vu l'implication avec force des États-Unis d'Amérique. Alors, nous sommes confiants, nous sommes sereins que si Azali tente de boycotter les élections ou de truquer les élections, ça ne va pas se passer comme il le souhaite. Nous sommes prêts à l'affronter jusqu'au bout.

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