Dans un rapport pas encore été rendu public, des experts des Nations unies apportent de nouvelles preuves du soutien de l'armée rwandaise aux rebelles du M23.
En République démocratique du Congo, tandis que la pression des élections retombe dans la capitale, Kinshasa, rien ne semble s'arranger dans l'est du pays, et plus particulièrement dans la province du Nord-Kivu.
Photographies à l'appui, les experts démontrent que les forces de défense rwandaises ont continué de pénétrer le territoire congolais et ce, notamment depuis la reprise des combats, début octobre dernier, entre les rebelles du Mouvement du 23-Mars et l'armée congolaise appuyée par les groupes armés dits "Wazalendo".
Selon le rapport, les troupes du M23 ont bénéficié d'entraînements à l'académie militaire de Gako, au Rwanda, entre début mai et début juin. Par ailleurs, il y est noté que, "depuis septembre, les contacts se sont intensifiés entre les officiers des forces rwandaises en charge de la coordination des opérations dans le Nord-Kivu et les leaders du M23" et cela sans compter l'appui logistique fourni aux rebelles.
Kigali nie toute responsabilité
Kigali continue de nier toute responsabilité et assure que le M23 est un problème congolais. Et pourtant, le groupe d'expert note que, selon leurs sources, cinq bataillons rwandais sont impliqués dans le soutien des rebelles.
De son côté, la partie congolaise n'est pas non plus en reste. Tandis que Kinshasa assurait n'avoir aucun lien avec la coalition de groupes armés surnommée les "Wazalendo", plusieurs rencontres ont été organisées entre les chefs des groupes armés, dont certains sous sanctions onusiennes, et la haute hiérarchie militaire. Sur certaines photos, fournies en annexe, des officiers sont montrés en train de distribuer de l'argent à ces dits chefs et certains d'entre eux ont intégré les réserves des Volontaires pour la défense de la patrie, dit VDP.
Une pratique sensible. Le Rwanda reprochant à Kinshasa de coopérer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda, les FDLR, groupe formé par d'anciens "présumés" génocidaires hutus et bête noir de Kigali. Mais le gouvernement congolais a dernièrement affirmé avoir rompu tout contact avec eux, allant jusqu'à arrêter un officier de la région militaire de Goma, le général-major Bruno Mpezo, soupçonné d'avoir collaboré avec les FDLR.