Sénégal: Présidentielle 2024 - Ousmane Sonko encore et toujours

Quand on le croit échec et mât sur l'échiquier politique sénégalais, il renaît de ses cendres, tel un phénix. Au contraire quand on le croit dans les starting-blocks, prêt à s'élancer dans la course au fauteuil présidentiel, de nouveaux obstacles se dressent sur son chemin.

Depuis près de 3 ans que dure cette course poursuite entre l'opposant emblématique et la justice sénégalaise, la presse n'en finit pas d'en faire ses choux gras tandis que les populations s'essoufflent à force d'être tenues chroniquement en haleine. Ousmane Sonko sera-t-il oui ou non candidat à la présidentielle du 25 février prochain ?

On se risquera à dire que les électeurs sénégalais et tous les observateurs du landerneau politique de ce pays seront fixés ce 4 janvier avec la décision attendue de la Cour suprême qui se prononce en dernier ressort sur la condamnation du président du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF) pour diffamation. Il l'a été en fin mai dernier sur la plainte de l'actuel ministre de l'Environnement de Macky Sall.

Cette décision de la Cour suprême, qui n'était pas connue au moment où nous mettions sous presse, est une équation à double inconnues. En effet, la Cour suprême peut donner une suite positive ou négative au recours introduit par Ousmane Sonko. Ainsi, en cas de rejet de la confirmation de sa condamnation en appel à 6 mois de prison avec sursis et à 200 millions de FCFA pour dommages et intérêts, sa candidature à la prochaine présidentielle pourrait être validée aux côtés de la quatre-vingtaine d'autres prétendants. Au contraire, si la Cour suprême confirme cette condamnation, Ousmane Sonko sera de nouveau rayé des listes électorales et ne pourra donc être ni électeur ni éligible.

C'est dire alors que d'une inconnue à l'autre, la décision attendue de la Cour suprême donne le la d'un Ousmane Sonko encore et toujours sur la brèche d'une élection présidentielle en course d'obstacles, tant au propre qu'au figuré, pour l'ancien maire de Ziguinchor.

De fait, même si la Cour suprême annule la condamnation de l'opposant pour diffamation, lui ouvrant ainsi la voie pour être électeur et éligible à cette présidentielle, ses nombreux partisans pousseront un ouf de soulagement seulement à moitié. En effet, ils devraient encore attendre le OK du Conseil constitutionnel qui épluche les dossiers de candidature des 93 prétendants dont celui d'Ousmane Sonko pour s'assurer de la conformité des pièces fournies, notamment l'authentification des signatures de ceux qui les auront parrainés.

Ousmane Sonko, ses partisans du PASTEF, ses électeurs sénégalais et sympathisants d'ailleurs devront donc encore patienter jusqu'au 12 janvier et au verdict du Conseil constitutionnel, après celui de la Cour suprême, pour savoir définitivement si l'ancien maire de Ziguinchor est qualifié pour concourir à la présidentielle du 25 février prochain. Et même après cette qualification, l'opposant emblématique à Macky Sall sera encore et toujours sur la brèche, alimentant les conjectures sur sa victoire ou, à défaut, sur le score qu'il fera, lui dont le parti a été dissous et qui a vu son image ternie dans cette affaire de viol présumé d'une masseuse dans un salon de beauté à Dakar.

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