Congo-Kinshasa: Eviter le remake...

Après la proclamation provisoire de Tshisekedi par la CENI en attendant la confirmation de la Cour constitutionnelle, tout est suspendu sur la prochaine configuration du parlement. Tout le monde veut y être. Tous rêvent grand dans l'hémicycle. Pour y parvenir, tous les moyens sont permis. Les constructeurs asiatiques de jeep se bousculeraient en vue de gagner le marché pour cette nouvelle législature. C'est sur ce parlement que Félix Tshisekedi devra compter pour mener à bien son programme politique. La difficulté est de savoir comment concilier la gloutonnerie de ces représentants du peuple et le peuple qui exige véritablement la réduction de train de vie des membres des institutions.

La population tient à avoir des élus à la hauteur de son quotidien qui ne cesse de dégringoler. Le dernier quinquennat n'a pas permis aux Congolais de retrouver véritablement le sourire. Pour l'actuel mandat, on croit savoir que ce ne sera pas comme avant. Le deuxième mandat de Tshisekedi passe inexorablement par le choix de ses collaborateurs. Un coaching raté après un casting hasardeux risque d'obliger la population à réfléchir deux fois sur le choix qu'elle a eu à opérer.

Beaucoup a été fait en cinq ans du premier mandat alambiqué de l'Udps. C'est vrai qu'il fallait déboulonner l'ancien système. Après avoir maitrisé l'appareil de l'Etat, survirent le Covid avant de parler de la guerre de l'Est qui a plombé l'économie.

Cependant, pour ce nouveau mandat, Tshisekedi doit se réjouir de disposer de la plénitude de pouvoir avec un parlement qui sera entièrement dévoué à sa politique. Ce n'est donc pas pour rien que la plupart de candidats aux législatives nationale et provinciale ont placé l'effigie de Félix Tshisekedi à l'arrière-plan de leurs affiches de campagne.

Pour ce deuxième mandat tout doit marcher comme sur des roulettes. Certes, il existe l'Union sacrée dont certains des membres du présidium ont véritablement mouillé le maillot pour la réélection de l'heureux vainqueur de 2024. Toutefois, la population veut se reconnaitre dans les nouvelles institutions notamment, au parlement et au gouvernement. Un gouvernement à même d'apporter des solutions à la souffrance du peuple et des députés qui vont valablement représenter leurs électeurs.

Une justice au profit du peuple non pas celle à géométrie variable favorisant les uns au détriment des autres. Le tableau pour ce dernier quinquennat n'était nullement reluisant à l'instar des années antérieures. Des kuluna en cravate autant que ceux des rues de la capitale ainsi que de différentes agglomérations de la RDC, ont recouvré la liberté en toute sérénité. Il faut que cela change.

L'Etat de droit s'est affaissé avec la complicité de ceux censés dire le droit et maintenir l'ordre. Plusieurs ordres ont été donnés, plusieurs ont été bafoués aussitôt décrétés. Le nouveau quinquennat ne peut pas être un remake du tout dernier.

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