En République démocratique du Congo (RDC), six mois après l'assassinat de l'opposant Chérubin Okende, sa famille attend toujours l'autopsie du corps.
Mi-juillet 2023, l'ancien ministre des Transports et allié de Moïse Katumbi avait été retrouvé criblé de balles dans sa voiture, stationnée le long d'une avenue de Kinshasa. Face à l'émoi suscité par cet assassinat, le gouvernement avait promis une enquête indépendante.
L'enquête piétine
Le chauffeur et le garde du corps de Chérubin Okende ont été arrêtés mais depuis, l'enquête piétine, déplore maître Laurent Onyemba, avocat de la famille, joint par RFI.
« Le parquet émet de simples voeux de donner le corps à la famille pour l'enterrement, sans mettre à sa disposition les rapports d'autopsie. Et vous savez que ce préalable est très important parce que nous ne pouvons pas enterrer l'Honorable Chérubin Okende sans connaître préalablement les circonstances de la mort, le pourquoi et quand il a été tué réellement.
Pas de volonté de « faire la lumière »
« De ce fait, nous pensons, comme on le dit chez nous, qu'on ne peut pas nous offrir une chèvre et marcher sur la corde qui lie la chèvre. Demander à la famille d'enterrer l'honorable Chérubin Okende sans préalablement mettre à sa disposition le rapport, signifie, en fait, organiser un procès avec les coupables désignés qu'ont été les chauffeurs et les gardes du corps qui ont servi uniquement d'alerte pour nous dire que monsieur Okende venait d'être enlevé dans les installations de la Cour constitutionnelle. Et donc, nous disons pour l'instant qu'il n'y a aucune volonté, ni politique, ni judiciaire à vouloir faire la lumière sur l'affaire de l'honorable Chérubin Okende et que la famille n'entend pas l'enterrer tant que la vérité n'est pas élucidée. »