En Centrafrique, un remaniement ministériel a été opéré jeudi par le président Faustin-Archange Touadéra, avec dix nouveaux entrants sur 32 membres du gouvernement. Mais le premier ministre Félix Moloua et les principaux ministres restent en place. Ce qui laisse perplexe la société civile locale qui espérait un véritable changement.

La société civile était dans l'attente et espérait un réel renouvellement du gouvernement, suite à l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, fin août.

Joint par RFI, l'universitaire Paul-Crescent Beninga, porte-parole du Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine (GTSC), estime qu'il s'agit d'un non-événement.

« On prend les mêmes et on recommence, dit-il, en espérant avoir un effet positif, ce qui, de mon point de vue, n'est pas le cas. C'est vrai que dans le cas d'espèce, l'opinion nationale s'attendait à un véritable remaniement, à une mise en place d'un nouveau gouvernement et ce, d'autant plus que nous sommes sortis d'un référendum querellé, il faut le rappeler, c'est important. Mais ce qui a été fait, de mon point de vue, ne donne pas l'impression qu'il y a une véritable volonté d'aller vers le changement. Toujours est-il que le remaniement est là, dix personnes sont sorties et dix nouveaux visages sont entrés dans le gouvernement. Alors, je n'ai pas une grande attente de ce gouvernement. Parmi ceux qui sont restés, il faut le dire, nombreux sont ceux qui ont brillé par leur inefficacité, quand même. »