Ile Maurice: Indiren Parasuraman évoque son projet de formation des pêcheurs

L'année 2023 a été particulière pour Indiren Parasuraman, «Chief Executive Officer» (CEO) du groupe Bella Amigo, car elle a été celle de ses 60 ans. S'il a réuni, le 26 août, ses fournisseurs et ses meilleurs clients pour une grande fête dans son restaurant Rêve d'R à Petit-Raffray, il n'a pas oublié la communauté des pêcheurs. En effet, gardant toujours en tête les consignes de feu son père Rajoo, il ambitionne de mettre en place un projet de formation professionnelle à l'intention des pêcheurs pour qu'ils puissent continuer à gagner leur vie dignement. Il nous en parle.

«Mon père me disait toujours : 'Regarde bien ce Coin-de-Mire. Le poisson y foisonne et c'est ça ton avenir. Si jamais tu réussis et que tu prospères, ne laisse jamais tomber la communauté des pêcheurs car on ne laisse pas sa famille tomber'», se souvient Indiren Parasuraman, pour qui les propos de son père sont comme paroles d'évangile. Comme il a écouté religieusement son aîné et qu'à force de travail, ses affaires dans la pêche locale, l'importation de poissons et de fruits de mer et leur distribution, ont prospéré, pour l'année de ses 60 ans, il a décidé de consacrer du temps et un peu de ressources aux pêcheurs. «Ce sont les pêcheurs qui nous ont fait vivre et on n'oublie jamais ça.»

Le CEO de Bella Amigo a commencé par installer à côté de son Fish Shop dans la cour du groupe à Petit-Raffray, une machine de distribution de paillettes et de cubes de glace à coût minime pour que les pêcheurs puissent se servir et en mettre dans leur glacière pour mieux transporter leurs prises. Ensuite, sachant que l'attente est longue pour que les pêcheurs soient régularisés et qu'il arrive que deux ans puissent parfois s'écouler avant qu'ils n'obtiennent leur carte professionnelle, il souhaite intervenir auprès des instances appropriées pour écourter ce délai.

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Étant parfaitement au courant que le poisson se fait rare dans le lagon et que pour gagner leur vie, les pêcheurs doivent aller pêcher en haute mer alors qu'ils n'ont pas les connaissances voulues pour le faire, Indiren Parasuraman entend participer à l'organisation de cours destinés à leur apprendre le fonctionnement d'un Global Positioning System (GPS) pour qu'ils puissent s'orienter ou encore les rudiments de la mécanique en cas de panne de moteur, pour ne citer que ceux-là. Cours qui seront dispensés gratuitement.

Cette formation débutera en 2024 et les régions suivantes seront concernées - Poste-de-Flacq, Baie-du-Tombeau, Pointe-aux-Sables et Rivière-Noire. D'autres cours seront dispensés à Baie-du-Cap, Mahébourg et Trou-d'Eau-Douce. Ils se poursuivront autour du littoral. «Cela leur permettra de pérenniser la pêche, tout en leur donnant le respect qu'ils méritent.» En sus de ce projet, Indiren Parasuraman compte mettre d'autres projets en chantier pour valoriser ce métier et contribuer au bien-être des pêcheurs et de leurs familles.

Indiren Parasuramen est également conscient que des pêcheurs septuagénaires ne pourront pas suivre les plus jeunes et aller pêcher en haute mer. Pour ceux-là et pour que les poissons, qui sont encore dans le lagon puissent se reproduire, il suggère aux autorités d'interdire la pêche artisanale pendant la période de ponte des poissons. Généralement de septembre à novembre pour bon nombre d'espèces. Ce serait un peu une fermeture temporaire de la pêche comme à Rodrigues. Pendant ces trois mois, il pense que le ministère de tutelle serait bien inspiré de mettre les pêcheurs à contribution pour le nettoyage des plages. «Ainsi, pendant trois mois, si on leur donne, disons, Rs 25 000 mensuellement pour cette tâche, ils s'occuperont des plages avec amour, tout en pouvant nourrir leurs familles jusqu'à la réouverture de la pêche.» En espérant que cette suggestion ne tombe pas dans l'oreille de sourds.

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