Ile Maurice: «Le peuple n'est pas prêt pour une troisième force»

Vinesh Moheeputh, le secrétaire administratif du Reform Party, a soumis sa démission du parti la semaine dernière. Cette décision, dit-il, a été motivée par la divergence stratégique avec le leader, qui avait opté pour une candidature indépendante aux élections générales. Craignant un nouvel échec après plus de cinq ans de lutte, le démissionnaire souligne le besoin d'alliances politiques pour regagner la confiance des électeurs. Vinesh Moheeputh est d'avis que les défis du Reform Party résident dans la recherche de candidats compétents. Quant à son avenir politique, il reste ouvert et compte prendre une décision dans les jours à venir.

Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui vous ont poussé à démissionner du Reform Party ?

Comme je l'ai dit dans mes précédentes déclarations, j'ai démissionné du Reform Party (RP) car le leader avait pris une voie, celle d'aller seul aux élections générales, et pour moi, le RP seul, sans aucune alliance, signifie un échec. Après plus de cinq ans de lutte, je ne peux accepter une énième défaite. Les gens n'auront plus confiance.

Y a-t-il des problèmes spécifiques au sein du parti qui ont influencé votre décision ?

Le parti vient de mettre sur pied une nouvelle structure avec de nouvelles têtes, et je respecte chaque personne et leur souhaite bonne chance. Sinon, je peux vous confirmer qu'il n'y a aucun problème spécifique qui a pu influencer ma décision.

%

Est-ce que des divergences idéologiques ou des désaccords internes ont contribué à votre départ ?

Au niveau des divergences idéologiques et des désaccords, je dirai oui. Depuis pas mal de temps, j'étais pour que le parti s'allie avec une autre force politique, mais le leader persiste et pense que le peuple est prêt à accepter une troisième force. Or, je suis sur le terrain tous les jours et le peuple n'est pas prêt pour cette troisième force.

Comment décririez-vous la situation actuelle au sein du parti ?

Je n'ai pas de contact avec les autres membres. Je pense que la seule personne qui est la mieux placée pour répondre à cette question est bel et bien le leader du Reform Party.

Quels sont les principaux défis auxquels il est confronté actuellement, selon vous ?

Je pense qu'il faut surtout trouver ces 60 candidats, surtout des candidats de calibre et non pas des novices en politique.

Avez-vous des projets spécifiques ou des engagements futurs après ce départ ?

Je continue à travailler pour mon village et à sillonner le pays pour tâter le pouls. Je suis à l'écoute des personnes que je rencontre.

Envisagez-vous de rejoindre un autre parti politique ou de rester en dehors de la scène politique pour le moment ?

Depuis l'annonce de ma démission, j'ai eu plusieurs appels de politiciens de tous bords. Je les remercie pour leur soutien et je prends bonne note de leurs conseils. Je profite de ce moment de fête pour être aux côtés de ma famille. Une décision s'imposera à l'avenir.

En tant que plus jeune conseiller du conseil de district de Rivière-Noire, comment évaluez-vous votre expérience jusqu'à présent ?

J'ai été élu en novembre 2020. On était une équipe très dynamique et les habitants de Petite-Rivière nous ont fait confiance. Au niveau du conseil, il y a toujours beaucoup à faire. Il faut faire beaucoup de concessions et de sacrifices, surtout quand vous siégez dans l'opposition. Vous devez lutter au sein du conseil pour pouvoir subvenir aux besoins de vos mandants. Tant bien que mal, je suis très fier du travail que j'ai abattu. La jeunesse retrouve de l'espoir à travers les actions et les activités menées.

Quels ont été vos principaux accomplissements en tant que conseiller ?

Le village de Petite-Rivière était orphelin de projets. Quand je suis arrivé au conseil, j'ai donné l'assurance aux habitants que je ferai de mon mieux pour apporter de l'innovation et rattraper les retards. J'ai mené à terme beaucoup de projets. On a remplacé des points de lumière sur le terrain de foot, les infrastructures en termes d'asphaltage, constructions des nouveaux drains, distribution des poubelles domestiques aux villageois pour pouvoir maintenir un village propre et sain. J'étais bel et bien présent dans des moments difficiles comme le Covid où beaucoup de familles avaient des difficultés. On a aidé les nourrissons et les personnes âgées. J'ai fait construire des toilettes publiques car c'était vraiment une nécessité. Je resterai toujours aux côtés de mes mandants.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.