Tunisie: Amical | L'équipe de Tunisie fait match nul avec la Mauritanie - De quoi être préoccupé...

8 Janvier 2024

Elyès Achouri doit être mieux utilisé dans la configuration tactique préconisée (Ph. Mokhtar H'mima)

Le match contre la Mauritanie est une sonnette d'alarme. Le risque d'une nouvelle désillusion en coupe d'Afrique refait surface.

Plus qu'un peu d'angoisse à une semaine d'ouverture de la CAN, le piètre match nul 0 à 0 de l'équipe de Tunisie face à la Mauritanie suscite préoccupation et fait craindre le pire. On a le droit de se poser un tas de questions sur ce qu'est en train de faire Jalel Kadri en sélection. Cette même Mauritanie, que la Tunisie a surclassée le 16 janvier 2022 sans la moindre difficulté par 4 buts à 0 du temps de Mondher Kebaïer ( 2e match de la CAN camerounaise ), a réussi samedi à sortir indemne et sans la moindre égratignure du Stade de Radès. Les protégés de Amir Abdou ont même fêté leur match nul comme on fête une victoire.

Explications peu convaincantes

Le pire c'est qu'au lieu de regarder la réalité en face, Jalel Kadri a cherché, dans sa conférence de presse d'après-match, à sauver la face. Au point de nous pousser à penser que c'était un simple contretemps et qu'il n'y a pas lieu de céder à l'affolement. «C'est une question de fraîcheur physique avec 2 séances intenses quotidiennes durant 4 jours avec des joueurs la plupart sans compétition depuis mi-décembre», a -t-il expliqué. Évidemment, un premier prétexte qui sonne faux. Il a enchaîné avec un autre argument en parlant «de deux opportunités de marquer gâchées ( tête à bout portant de Montasser Talbi 13' et tir cadré sans faire mouche de Bessam Srarfi 81') qui auraient pu donner une autre tournure à la rencontre».

Comme si deux seules occasions réelles de but en 90 minutes de jeu face à la modeste Mauritanie étaient un indice et une source de satisfaction. Bien entendu, pas un seul reproche sur la formation de départ qu'il a choisie et sur l'approche de ce match qu'il a cogitée. Au contraire, il a tenté de se dérober de toute responsabilité en soulignant qu'il «a opéré les changements qu'il fallait, apporté des correctifs au schéma de jeu et cherché plus de solutions en attaque». Si le résultat n'a pas suivi, ce n'est pas à lui qu'il faut s'en prendre ni à ses joueurs d'ailleurs...

Retard à l'allumage

Car ce que Jalel Kadri a entrepris pour rectifier le tir à vingt minutes de la fin en optant pour un jeu tourné de plus en plus vers l'offensive, il aurait dû le faire dès le coup d'envoi. L'option pour un milieu avec trois récupérateurs (Aissa Laidouni, Elyès Skhiri et Mohamed Ali Ben Romdhane) a été la principale erreur dans le dispositif mis en place. C'était plus par souci de couper les lignes de l'équipe mauritanienne, d'occuper les espaces à l'entrejeu que pour créer plus de solutions en attaque. La stratégie de la peur d'une défaite plutôt que la confiance de pouvoir réussir un large succès.

Avec plusieurs milieux défensifs qui se marchent sur les pieds, cela crée une confusion dans les tâches et entrave le travail de relance. C'est tout à fait logique qu'on a eu droit à un rythme lent et peu de vitesse et d'intensité dans la transition. Il fallait un demi en moins et un attaquant en plus pour équilibrer le schéma et donner au compartiment offensif plus de présence dans la surface de réparation. Pourtant, il y avait plusieurs solutions dans l'effectif. Hamza Rafia, Saifallah Ltaief, Anis Ben Slimane et Youssef Msakni que Jalel Kadri a préféré en faire ses jokers de la deuxième période.

Il y avait un net déséquilibre entre le côté gauche avec trois joueurs qui se gênaient sur ce flanc (Ali Abdi, Elyès Achouri et Naim Sliti qui a dézoné souvent vers ce côté ) et le couloir droit où Wajdi Kechrida n'a trouvé ni appui ni milieux de soutien pour les une-deux et les ballons dans le dos du latéral gauche adverse pour percer et centrer. C'est quand même significatif de ne trouver dans les statistiques de ce match aucun tête- à-tête avec le gardien de but des Mourabitoune qui n'a été sollicité et inquiété que deux fois et qui a passé une soirée plus tranquille qu'il ne l'avait imaginée.

L'heure n'est plus au tâtonnement dans les choix de joueurs et de systèmes de jeu. Il faut de la lucidité et de la stabilité dans les idées. Avec la manière dont Jalel Kadri est en train de gérer cet héritage avec un groupe de joueurs confirmés et performants dans leurs clubs, ce n'est plus sûr qu'il peut emmener la sélection jusqu'au carré d'as, objectif qu'il s'est fixé.

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